Ukraine : une "coalition des volontaires" européens pour maintenir la pression sur la Russie
L'Europe est une nouvelle fois appelée à se réunir en soutien à l'Ukraine, après le sommet européen à Bruxelles qui s'est terminé jeudi 20 mars au soir : un nouveau sommet des alliés de l'Ukraine se tiendra jeudi 27 mars à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky, a annoncé Emmanuel Macron. L'objectif de cette nouvelle initiative est de rassembler les pays qui sont prêts à s'engager pour les garanties de sécurité en Ukraine en cas de cessez-le-feu, notamment les États qui envisagent de déployer des troupes de maintien de la paix. C'est ce qu'Emmanuel Macron appelle la "coalition des volontaires". La liste des invités n'est pas encore connue. Le président français veut que ce sommet serve à identifier de manière plus spécifique, plus précise, ce à quoi sont prêts les pays qui veulent aider l'Ukraine : envoyer des troupes, oui, mais aussi partager des armes ou du renseignement militaire.
C'est aussi une manière, bien sûr, de faire exister l'Europe au moment où les États-Unis mènent les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Une nouvelle réunion se tiendra ce lundi en Arabie saoudite. Des pourparlers sur lesquels Emmanuel Macron reste sceptique car la Russie a multiplié les conditions pour un éventuel cessez-le-feu. "À cet égard, dit le président de la République, la réponse partielle, très décevante de la Russie, je l'espère, n'est qu'un refus momentané. Mais en tout cas, elle a dit quelque chose que nous demandions depuis plusieurs mois, c'est que la Russie n'a pas sincèrement envie de cette paix à ce stade."
Voilà pourquoi les Européens comptent rester fermes avec Moscou. Ils se disent prêts à renforcer encore les sanctions. "Ne relâchez pas la pression sur la Russie", a d'ailleurs imploré jeudi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, qui a participé en visio au Conseil européen.
La question des avoirs russes dans la balance
La question de l’Ukraine, et plus largement de la défense européenne, a largement occupé les débats entre les 27, au Conseil européen. Les 27 refusent pour l'instant toute confiscation des avoirs russes gelés. Il y avait un débat sur ce point, avec près de 200 milliards d'euros qui sont immobilisés. Ces avoirs russes sont un moyen de pression sur Moscou qu'il faut garder, estime un diplomate français. Dans leur conclusion écrite, les 27 dirigeants indiquent que ces sommes resteront immobilisées "jusqu'à ce que la Russie cesse sa guerre d'agression contre la Russie" et que les fonds serviront ensuite à dédommager l'Ukraine pour les dégâts qu'elle a subi.
Noir sur blanc aussi, le choix d'une préférence européenne pour les achats d'armes. C'est une petite révolution parce que jusqu'à présent, beaucoup de pays, notamment d'Europe de l'Est, avaient tout misé sur les Américains : systèmes de missiles, avions de chasse. Mais l'imprévisibilité de Donald Trump les a convaincus qu'il était dangereux de s'en remettre uniquement à Washington.
Désormais, les 27 sont encouragés à acheter du matériel made in Europe. C'est même une condition pour avoir droit aux prêts avantageux de la Commission européenne. Le matériel militaire doit être fabriqué en Europe à au moins 65% de chaque commande. Le texte soutenu par les 27 encourage aussi les achats groupés. Plusieurs pays qui se mettent ensemble pour obtenir de meilleurs prix et relancer l'industrie de défense européenne, dont la production reste encore très largement insuffisante.