Guerre en Ukraine : en coulisses, la nouvelle "diplomatie du téléphone" d'Emmanuel Macron

Opération défense. Alors que l'Union européenne a donné mercredi 19 mars le coup d'envoi d'un plan visant à réarmer le continent d'ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain, un nouveau sommet européen consacré en particulier à la défense se tient jeudi à Bruxelles. Le président du Conseil européen Antonio Costa, qui souligne que la menace russe concerne tous les Etats de l'UE, quelle que soit leur proximité géographique avec la Russie, a la délicate mission de rapprocher les positions des 27 Etats membres, sur le réarmement européen ou la relation avec les Etats-Unis de Donald Trump.

Parmi les participants, Emmanuel Macron, lui, use d'une diplomatie beaucoup plus informelle en coulisses. Ainsi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky l'a assuré; lors d'un point presse en visioconférence, que le président français a interrompue... en l'appelant : les deux chefs d'Etat se parlent "beaucoup", au rythme d'"une fois par jour".

"Ils se parlent tous les jours"

Ainsi, là aussi, "nous sommes entrés dans une nouvelle ère", comme le dit Emmanuel Macron : finis les rendez-vous calés à l'avance et l'armée des conseillers qui préparent des fiches. À n'importe quelle heure du jour et de la nuit, le président peut décrocher son téléphone. Au bout du fil : Volodymyr Zelensky ou Donald Trump, adepte des poignées de main viriles et, donc, de ces coups de téléphone impromptus. Comme encore, mardi 18 mars, pour "débriefer" l'entretien avec Vladimir Poutine. "Ils se parlent tous les jours", raconte l'entourage d'Emmanuel Macron, qui ne veut pas en faire un événement.

Mais une chose est sûre : tout est plus spontané. Et tant pis si les diplomates du premier cercle ne sont plus au courant de tout... d'autant que le Président adore toujours les SMS. Parmi ses contacts favoris : Keir Starmer, le Premier ministre britannique.

Même si la ligne reste coupée avec Vladimir Poutine, grâce à cette diplomatie du téléphone, Emmanuel Macron entend s'imposer dans le rôle du messager... Et le message n'a pas changé : rien sur l'Ukraine, sans l'Ukraine.