Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de l'échange entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky

La conversation a été "très bonne", a assuré le président américain. Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont échangé au téléphone sur un possible cessez-le-feu en Ukraine, mercredi 19 mars, une première depuis leur altercation lors de leur dernière rencontre fin février.

Cet appel intervient au lendemain d'un coup de téléphone tout aussi scruté, cette fois-ci avec le président russe Vladimir Poutine. Voici les principaux éléments à retenir de ces échanges en haut lieu.

L'Ukraine accepte le principe d'un cessez-le-feu sur les infrastructures civiles

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays était prêt à cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques et civiles en Russie, après la conversation téléphonique avec Donald Trump, qualifiée de "franche". Les deux présidents ont demandé à leurs équipes de travailler à la "mise en place et l'expansion du cessez-le-feu partiel", a dit Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a aussi annoncé que des responsables ukrainiens et américains étaient prêts à se rencontrer en Arabie saoudite "dans les prochains jours", sans plus de détails.

Le chef d'Etat ukrainien a également assuré que son homologue américain avait "donné des précisions" sur sa conversation de la veille avec le président russe Vladimir Poutine. Le président russe a accepté la veille une pause de trente jours des frappes qui ne concerne que les cibles énergétiques. Malgré cela, les deux pays se sont mutuellement accusés de frappes nocturnes sur ce type d'infrastructures.

Les Etats-Unis vont renforcer la défense antiaérienne ukrainienne

Washington va aider Kiev à se procurer plus de systèmes de défense antiaérienne, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche mercredi, quelques heures après l'échange téléphonique entre les deux chefs d'Etat.

"Le président Zelensky a demandé des systèmes de défense antiaérienne (…) et le président Trump a accepté de travailler avec lui pour voir ce qui était disponible, notamment en Europe", a détaillé Karoline Leavitt, qui a ajouté que "le partage de renseignements militaires pour la défense de l'Ukraine" allait "continuer". Les Etats-Unis avaient temporairement suspendu l'aide militaire et le partage d'informations, le temps que Kiev accepte une proposition américaine de cessez-le-feu total de trente jours, à laquelle Donald Trump n'a pas pu rallier Vladimir Poutine.

Des discussions sur le passage sous contrôle américain de la centrale nucléaire de Zaporijjia

Les chefs d'Etat ont évoqué un potentiel contrôle américain de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, actuellement occupée par les Russes. Selon Washington, Donald Trump a suggéré lors de cette conversation que les Etats-Unis prennent "possession" des centrales nucléaires ukrainiennes. Interrogé sur ce point, le président ukrainien n'a que partiellement confirmé. "Nous avons parlé uniquement d'une centrale, qui est sous occupation russe", soit celle de Zaporijjia, a précisé le président ukrainien, en visite en Finlande.

La centrale de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a été occupée par la Russie dès les premières semaines de son invasion de l'Ukraine en 2022 et la sécurité y est précaire, faisant craindre une potentielle catastrophe. Selon Volodymyr Zelensky, redémarrer complètement la centrale pourrait prendre deux ans, voire deux ans et demi, à condition que la Russie rende non seulement le site, mais aussi les infrastructures à proximité nécessaires pour son fonctionnement et retire ses armes de la zone.

Washington promet à Kiev d'œuvrer au retour des enfants ukrainiens

Le président américain a promis mercredi d'aider l'Ukraine à récupérer des milliers d'enfants qui auraient été envoyés en Russie. Donald Trump a discuté de la question avec Volodymyr Zelensky, un jour après s'être entretenu avec le dirigeant russe Vladimir Poutine, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale sur cette question spécifique.

Le laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui a conservé des données pour suivre les enfants disparus, a toutefois perdu son soutien financier de la part du gouvernement américain dans le cadre des coupes budgétaires opérées par l'administration Trump. La porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce, a confirmé la fin du financement de ce laboratoire, tout en rejetant les soupçons exprimés par des élus selon lesquels des données auraient été supprimées.