Nouvelle condamnation pour Boualem Sansal et impact de la canicule sur la culture

À Alger se déroulait mardi 1er juillet l’acte II du procès de l’écrivain Boualem Sansal, de nouveau condamné en appel à cinq ans de prison. Au cœur d’une crise diplomatique entre la France et l'Algérie, cette décision est considérée par Éric Fottorino comme l’aveu que "l’Algérie n’est plus une démocratie".

Emprisonnement de Boualem Sansal en Algérie : l'écrivain condamné à cinq ans de prison en appel, François Bayrou espère "des mesures de grâce"

“Je suis autant un écrivain qu'un journaliste et j'ai en tête des mots très forts de François Mauriac qui disait à propos des médias de la presse : On ne nous reprochera jamais de parler. Un jour, on nous reprochera les crimes de silence.”

Éric Fottorino

à franceinfo

Un écrivain n’a, selon le journaliste, "rien à faire en prison, quelles que soient ses latitudes". Une thèse que ce dernier appuie dans le "cas humain bien particulier" de Boualem Sansal, "âgé et malade".

S’il reste "inquiet" du sort de celui qu’il considère comme un homme "fragile psychologiquement", mais "de fer dans sa tête", Éric Fottorino trouve toutefois "dans cette décision, des motifs d’espérer". "Pourquoi est-ce que l’on peut se réjouir très modérément ? Le procureur, en appel, avait requis dix ans d’emprisonnement, un alourdissement de la peine et là, nous sommes revenus à la peine antérieure de cinq ans." Même si "cinq ans, c’est quand même trop", un autre espoir pour la libération de l’écrivain réside dans l’arrivée prochaine de la Fête de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet prochain.

Culture et canicule : des aménagements

"Dès dimanche soir, en lien avec la ville de Mont-de-Marsan et avec les autorités, nous avons décidé de décaler et de reprogrammer tous les spectacles qui étaient prévus en plein air en fin d'après-midi à après 20 h, sur un lieu unique, plus ombragé", explique Lionel Niedzwiecki au micro de Tout Public. Directeur général du Festival Arte Flamenco dans les Landes, il s’est vu contraint d’adapter son événement à la canicule qui frappe l’Hexagone.

“On avait un impératif qui était celui de la sécurité des artistes, des techniciens et du public.”

Lionel Niedzwiecki

à franceinfo

Après avoir reçu des prévisions météorologiques indiquant l’arrivée de cette vague de chaleur, "il a fallu anticiper pour prévenir le public et puis surtout pour retravailler l’ensemble des plannings des gens qui travaillent sur le festival". Le directeur d’Arte Flamenco a réussi à "recaser" tous les spectacles quitte à "se mettre à l’heure andalouse" en faisant se terminer les spectacles plus tard. Le festival accueillait cette année Manuela Carrasco "l’une des plus grandes danseuses du flamenco". 

Plus de chaleur que de difficultés dans le Sud-Ouest cette année, notamment grâce à "un public compréhensif" qui "vit aussi la situation", mais Lionel Niedzwiecki appelle toutefois à "réfléchir à la maquette des festivals. Il va falloir que l'on s'organise à ces températures qui seront de plus en plus chaudes, avec des événements extrêmes de plus en plus fréquents."

Synonyme d’adaptation pour certains, la canicule fait la "publicité" des autres. Climatisées, dans le noir et au frais, les salles de cinémas séduisent à mesure que le mercure augmente. Selon Candice Pelletier, directrice du Pathé Joliette à Marseille, "il y a des gens qui viennent une ou deux fois dans la journée". 

“En général, la canicule arrive beaucoup plus tard dans l'année et les gens se réfugient beaucoup plus dans les piscines qui sont gratuites à Marseille mais là, c'est vraiment assez inédit qu'il n'y ait pas d'école.”

Candice Pelletier

à franceinfo

"Des grands-parents sont très heureux de profiter de la climatisation sur un petit temps de la journée", les salles sont portées par la Fête du Cinéma, qui propose des entrées à des tarifs réduits et par la sortie de "beaucoup de blockbusters". Outre des records d’affluence, la chaleur pourrait aussi, selon Candice Pelletier, permettre "à pas mal de gens" peu coutumiers du lieu de "découvrir le cinéma".