Le parquet fait appel de la condamnation de l'écrivain Boualem Sansal à cinq ans de prison en Algérie

Le parquet de Dar Beida, près d'Alger, a fait appel de la condamnation à cinq ans de prison ferme de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, a annoncé jeudi 3 avril le bâtonnier d'Alger à l'AFP. "Je confirme qu'il y a procédure d'appel du parquet et de l'intéressé", a déclaré Mohamed Baghdadi, joint par téléphone. 

L'avocat du romancier, François Zimeray, avait annoncé mercredi à l'AFP que Boualem Sansal avait fait appel, précisant que cela n'empêchait pas de le gracier, s'il se désistait. Selon Mohamed Baghdadi, "la règle, c'est qu'on ne peut pas gracier quelqu'un jusqu'à ce que sa peine soit définitive". Sauf en cas de désistement de la part des deux parties, avant le procès en deuxième instance. Mais ensuite, le président algérien Abdelmadjid Tebboune "a le pouvoir de gracier, ou bien de commuer la peine", a précisé le bâtonnier.

L'écrivain pourrait être remis en liberté à la faveur d'une réduction de peine en appel, un scénario que n'écartent pas certains avocats. En première instance, il a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison ferme, soit la moitié de ce qu'avait requis le parquet une semaine plus tôt. Boualem Sansal est accusé notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite "Frontières", où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.