Budget 2026 : pour faire des économies, les retraités "aisés" pourraient contribuer plus que les autres

Où aller ? Où trancher ? Alors qu'il doit présenter ses orientations budgétaires, mardi 15 juillet, et notamment le détail des 40 milliards d'économies envisagées dans le prochain projet de loi de finances, François Bayrou se défend déjà de vouloir cibler une catégorie plutôt qu'une autre. Le Premier ministre se retrouve face à un casse-tête financier et politique puisqu'il prévoit un important tour de vis de 40 milliards d'économies, en plus d'augmenter le budget des armées.

Plusieurs pistes évoquées ces derniers jours, sans être officiellement confirmées, semblent toutefois viser les retraités, ou du moins les retraités dits "aisés".

Pourquoi cibler les retraités ?

Le niveau de vie des retraités est jugé globalement élevé en France, par rapport au reste de la population. Si l'on compare avec la situation dans les autres pays de l'Union Européenne, exceptés l'Italie et l'Espagne, il est presque équivalent, rappelle un rapport du comité de suivi des retraites, formé de cinq experts indépendants, publié le 10 juillet. Soit 2 270 euros par mois en moyenne par personne. C'est 2 340 euros pour l'ensemble de la population, selon les chiffres retenus par le Conseil d'orientation des retraites (Cor).

L'INSEE note même que le niveau de vie médian des retraités a augmenté plus vite que celui des actifs en 2023, dernière année étudiée. Une hausse due à la forte revalorisation des retraites complémentaires et à la progression des revenus du patrimoine, notamment liés aux produits d'épargne dont les retraités sont plus souvent détenteurs.

Sans compter que les fortes revalorisations des pensions, calquées sur l'inflation, ont coûté cher à l'Etat ces dernières années. 14 milliards d'euros rien que pour celle appliquée au 1e janvier 2024.

Tous les retraités sont-ils aisés ?

Non, évidemment, tous les retraités ne sont pas aisés. Le taux de pauvreté au sein de cette catégorie a même eu tendance à progresser au cours des dernières années. Selon l'INSEE, 11,1% des retraités vivaient sous le seuil de pauvreté, en 2023. Cela reste moins que celui de l'ensemble de la population (15,4%).

Voilà pourquoi plusieurs pistes circulent pour éviter une mesure uniforme et drastique comme la désindexation de toutes les pensions de retraite sur l'inflation (le gel des pensions) ou la sous-indexation, c'est-à-dire revaloriser les pensions à un rythme moins rapide que l’inflation.

Cela pourrait, par exemple, consister à augmenter le taux de CSG des seuls retraités les plus aisés, qui bénéficient d'un taux réduit par rapport aux salariés. Mais avec forcément moins d'économies attendues que si la mesure s'appliquait à tous les retraités.

Le comité de suivi des retraites estime, lui, que tous les retraités devraient contribuer à l'effort. Il prône plutôt une désindexation progressive des pensions chaque année jusqu'en 2030, de l'ordre de 2 points de moins au total que l'inflation. Par exemple, une revalorisation de 4% si l'inflation est à 6%.