Budget de la Sécurité sociale : les économies sur le dos de l’Assurance Maladie décriées par les Français

Alors que François Bayrou doit présenter ses orientations budgétaires pour 2026 le 15 juillet prochain, les coups de rabots à venir dans les dépenses de la Sécurité Sociale annoncés ces dernières semaines ne remportent pas l’adhésion des Français.

Dans un sondage Elabe pour les Échos, paru vendredi 4 juillet, seuls 52 % d’entre eux estiment que le régime d’Assurance Maladie « ne peut pas continuer de fonctionner de la même manière dans les années à venir » et « qu’il faut faire des économies sur la prise en charge des frais de santé et des arrêts maladie. »

Si le déficit de l’Assurance Maladie est prévu autour de 16 milliards d’euros cette année, les Français interrogés ne sont pas forcément contre un renforcement des contrôles des salariés (67 %) et des médecins (55 %) concernant les arrêts maladie, mais se disent également pour une meilleure prévention : 56 % souhaitent ainsi l’amélioration des conditions de travail et 52 % celle de l’accès aux soins et de la santé mentale et physique des salariés.

Les pertes de droits majoritairement rejetées

À rebours des pistes évoquées par le gouvernement visant les arrêts de travail (en hausse de 6 % par an depuis 2019), seuls 26 % des personnes interrogées sont favorables à la limitation du nombre de jours indemnisés par an ainsi que la réduction de leur durée maximale (22 %).

Les pertes de droits sont majoritairement rejetées par les usagers. 61 % se disent opposés au décalage de la prise en charge par l’Assurance Maladie au 8e jour en transférant la charge de l’indemnisation des jours 4 à 7 aux employeurs (contre 3 jours de carence aujourd’hui).

Alors que la Macronie veut cibler les maladies chroniques, la suppression de la prise en charge à 100 % des frais médicaux en ALD (Affection Longue Durée) pour les personnes ayant eu un cancer et qui sont en rémission est très largement décriée : 78 % des personnes sondés, de gauche comme de droite, sont contre.

Si 89 % des personnes interrogées seraient d’accord pour la mise en place d’arrêts de travail sécurisés impossibles à falsifier ou photocopier, l’instauration d’un « bonus/malus » pour les employeurs en fonction du taux d’arrêts de travail pour les inciter à améliorer les conditions de travail est également largement plébiscitée à 70 %.

Un sondage au diapason du mécontentement des associations et des professionnels de santé. Mardi 1er juillet, des milliers de libéraux de la santé, majoritairement des kinésithérapeutes, avaient manifesté aux abords de l’Assemblée Nationale, pour dénoncer le report de la revalorisation de leurs actes pour cause de dérapage du déficit de la Sécu.

Jeudi 3 juillet, c’est l’Association des accidentés de la vie (FNATH) qui exprimait dans un communiqué « sa profonde indignation face à la nouvelle campagne lancée par l’Assurance maladie, visant à imposer à certains médecins généralistes une réduction forcée de leurs prescriptions d’arrêts de travail, notamment les arrêts longs ». Une campagne qui avait déjà suscité la colère de MG France, principal syndicat des médecins généralistes libéraux, début juin.

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