« Le peuple haïtien est à la merci de la violence des gangs » : plus de 3 000 personnes ont été tuées en Haïti depuis janvier, dénonce l’ONU
C’est un décompte dramatique. « Entre le 1er janvier et le 30 juin, au moins 3 141 personnes ont été tuées en Haïti », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, lors de la présentation, vendredi 11 juillet, d’un rapport à Genève.
« Pris au milieu de cette histoire d’horreur sans fin, le peuple haïtien est à la merci de la violence horrible des gangs et exposé aux violations des droits humains par les forces de sécurité et aux abus des groupes dits ‘d’autodéfense’ », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué.
L’ONU indique également dans son rapport que l’expansion du contrôle territorial des gangs représente un risque majeur de propagation de la violence et d’augmentation des trafics transnationaux d’armes et de personnes. Tout cela est « susceptible d’entraîner une déstabilisation significative pour les pays de la sous-région des Caraïbes », alerte l’organisation internationale.
Pour éviter une déstabilisation rapide de la sous-région, l’ONU appelle la communauté internationale « à renforcer son appui aux autorités haïtiennes », ainsi qu’« aux organisations internationales et nationales qui assistent les groupes vulnérables ».
Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète
Des massacres qui se sont déroulés durant l’année 2024 sont également relevés, comme la tuerie de masse de Pont Sondé en octobre 2024, ayant fait plus de 100 morts. Cet épisode aurait marqué un « tournant majeur dans le cycle de la violence entre les gangs et les groupes dits d’autodéfense ».
Plusieurs autres massacres ont suivi, provoquant des déplacements massifs, notamment dans la ville de Mirebalais (département du Centre) qui, au début de l’année, a vu ses 100 000 habitants fuir.
Dans le communiqué de presse, Ulrika Richardson, cheffe par intérim du Binuh, indique que « les violations des droits humains en dehors de Port-au-Prince s’intensifient dans les régions du pays où la présence de l’État est extrêmement limitée ». Déployée en juin 2024, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, menée par le Kenya, peine à contenir la violence, faute de moyens.
En plus de subir depuis longtemps la violence des bandes criminelles, dans un contexte d’instabilité politique, Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. Après que les personnes esclavagisées se sont révoltées contre les colons français ils ont proclamé leur liberté, puis l’indépendance.
En 1825, la France exigeait de la jeune nation caribéenne, le versement de la « dette d’Haïti », une rançon faramineuse pour indemniser les anciens colons esclavagistes. Un épisode qui pèse encore aujourd’hui sur son système politique et économique. Puis, comme le rappelait une enquête du New York Times en 2022, les États-Unis ont également maintenu un contrôle financier important.
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