Coupe du monde de rugby 2025 : comment fonctionne le co-capitanat du XV de France entre Manae Feleu et Marine Ménager ?
Sur la pelouse du Sandy Park d'Exeter, elles seront deux pour mener l'équipe de France lors de son premier match de la Coupe du monde, samedi 23 août, face à l'Italie. Depuis le WXV (tournée de fin de saison) fin 2024, Manae Feleu et Marine Ménager ont été installées comme co-capitaines de l’équipe de France. Une dynamique également observée chez les Black Ferns championnes du monde en titre, où Ruahei Demant et Kennedy Tukuafu se partagent le rôle.
La responsabilité avait d’abord été endossée par Manae Feleu, au début de mandat de Gaëlle Mignot et David Ortiz, tandis que la joueuse du MHR avait été nommée vice-capitaine. Mais la distinction a fini par s’estomper. "Je crois qu'au début on avait nommé une capitaine et une vice-capitaine et puis, très naturellement, on s'est aperçu que les deux se complétaient très bien", a retracé Gaëlle Mignot à la veille du match de préparation face à l’Angleterre.
"Des expériences différentes"
L’association s’est aussi faite grâce à la complémentarité entre les deux joueuses. "Je pense que depuis le début de notre association, on a trouvé naturellement comment on marchait et c'est pour ça que ça a continué à très bien marcher, que ça a été très naturel", confie Manae Feleu. Séparées par quatre ans d'écart et une trentaine de sélections, elles n’ont pas le même vécu international. "Elles ont des expériences différentes. Manae est plus jeune que Marine, qui arrive en fin de carrière. Elle a annoncé qu'après la Coupe du Monde, elle arrêterait. Je pense qu'elle va apporter aussi cette expérience-là", détaille Gaëlle Mignot. Et puis quoi de plus naturel qu’un duo de capitaines pour un duo de sélectionneurs ? "À l'image un peu de notre duo avec David, je crois que quand on est deux, on est deux fois plus forts", assure Gaëlle Mignot.
Car le duo apporte également une gestion différente du match et de la pression qu'engendre ce rôle. "Le fait d'être co-capitaine sur le terrain, ça t'enlève de la pression individuellement pour pouvoir aussi être performante pour l'équipe en tant que joueuse", détaille Manae Feleu. "Il ne faut pas oublier qu'on est quand même aussi des joueuses et qu'il faut qu'on apporte au groupe. Donc ça nous permet de partager ce rôle-là qui peut être un peu compliqué à certains moments."
"Je pense que ça nous permet d'être plus relâchées sur notre rôle de joueuse et de pouvoir prendre plus de plaisir sur ce côté-là."
Manae Feleu, co-capitaine du XV de Franceen conférence de presse
L’association fait aussi sens au regard des postes des deux joueuses, Manae Feleu en deuxième ligne au cœur du pack, et Marine Ménager au centre, parmi les trois quarts. "Une fille devant, une fille derrière [...] Les deux se complètent et permettent d'avoir un maillage de tout l'effectif", selon Gaëlle Mignot. "L'arbitre sait qu'elle aura un relationnel avec les deux joueuses. Si c'est au sujet d'une action qui concerne les avants, elle parlera plus facilement avec Manae, et vice-versa", précisait la co-sélectionneuse aux médias en septembre 2024.
Un duo sur et en dehors du terrain
Les co-capitaines le sont sur le terrain, mais aussi au quotidien, en tant que relais entre les joueuses et l'encadrement. "Quand les filles ont des propositions, en général, elles viennent en parler et on voit comment on peut le mettre en place", expliquait ainsi Manae Feleu, interrogée sur les moments de vie de groupe en période de préparation ou de grande compétition.
"On essaye aussi d'avoir un travail continu, nous, avec Manae, avec les filles du groupe leader et avec le staff pour construire un maximum depuis trois ans."
Marine Ménager, co-capitaine du XV de Franceen conférence de presse
C'est également à elles que revient le rôle de maintenir le lien entre chaque rassemblement. "On essaie quand même d'avoir des échanges, nous après les Tournois, on a des périodes de débrief, que ce soit avec le staff ou entre joueuses [...]. C'est un travail continu pour pouvoir justement ne pas repartir de zéro, et progresser à chaque fois", note la joueuse du MHR. Après plusieurs semaines de préparation et un match face aux Red Roses, à elles de faire leurs gammes pour leur première sortie en tant que co-capitaines d'un match de Coupe du monde.