Budget 2025 : les effectifs des cabinets ministériels ont continué de stagner sous Gabriel Attal
Sept ans après son arrivée au pouvoir, le souhait d’Emmanuel Macron de réduire la taille des cabinets ministériels se heurte toujours au mur de la réalité. Comme chaque année, un document annexe au projet de loi de finances 2025 publié ces derniers jours a fourni des précisions sur la composition de ces structures au cœur du pouvoir.
Contrairement aux années précédentes, l’état des lieux des cabinets a été dressé au 1er juillet, non au 1er août. Un moyen d’éviter de prendre en compte les conséquences du remaniement, Gabriel Attal ayant présenté sa démission le 16 juillet. Le document recense, dans l’ensemble, 482 membres de cabinets ministériels, et 2210 personnes chargées des fonctions support, pour un total de 2692 salariés dans ces structures. Un chiffre stable sur un an, en recul de 1,2% seulement. La baisse est plus marquée par rapport au pic d’août 2021, lorsque la pandémie de Covid-19 avait poussé l’exécutif à renforcer les cabinets. 570 membres de cabinets étaient alors dénombrés - 15,4% en plus -, et jusqu’à 2872 personnes, en comptant les fonctions support.
Pour rappel, des règles strictes avaient été édictées par Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir pour limiter la taille des cabinets, mais la pandémie de Covid-19 avait ensuite amené Jean Castex à lâcher du lest. Plus récemment, mi-février, un mois après son arrivée à Matignon, Gabriel Attal avait fixé des règles différentes selon les ministres délégués et secrétaires d'État. Certains membres du gouvernement pouvaient ainsi s'appuyer sur des cabinets restreints de huit membres, comme ceux chargés des Anciens combattants ou du Numérique. À l'inverse, d'autres pouvaient grimper jusqu'à quinze membres, dont les équipes chargées de la Santé, ou celles de l'Énergie.
Toutes les bornes ont été respectées, selon le document, mais les ministres peuvent, en réalité, avoir un entourage plus important, en comptabilisant une partie des effectifs dans les fonctions support pour respecter en apparence la limitation imposée par Matignon. Outre le premier ministre, les cabinets ayant le plus de personnels en fonction support sont l’Intérieur et l’Outre-mer - 243 membres -, la Justice - 148 -, le Quai d’Orsay - 125 - et les Armées - 123 -, loin devant leurs camarades.
Des coûts stables ces dernières années
Côté finances, là encore, le coût a assez peu changé d’une année sur l’autre. «Pour 2024, les dotations des 35 cabinets recensés dans le présent document s'élèvent à 25,89 millions d’euros en année pleine», indique le document. Un chiffre en très légère hausse, de moins d’1%, sur douze mois, et dans la moyenne des quatorze dernières années.
Transparence oblige, un fichier Excel accolé à ce document permet par ailleurs d’obtenir des détails sur les personnels des ministères. On découvre ainsi que le cabinet de Gabriel Attal comprenait, début juillet 2024, 58 «personnels d’intendance (cuisinier, hôtellerie)», 12 chauffeurs et 37 personnes en charge de sa protection. À Bercy, Bruno Le Maire profitait lui aussi de 6 chauffeurs et de 10 personnels d’intendance, quand Gérald Darmanin était entouré, à Beauvau, de 191 personnels d’assistance, chargés de l’administration, du courrier ou du secrétariat. Le cabinet de la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, Catherine Vautrin, pouvait s’appuyer sur 14 chauffeurs, et Éric Dupond-Moretti, place Vendôme, avait un important service d’assistance, composé de 76 membres, par exemple.
Comme ses prédécesseurs, Michel Barnier a souhaité imposer un tour de vis en posant ses valises à Matignon. Dans un contexte budgétaire difficile, le premier ministre a signé un décret venant limiter la taille des cabinets ministériels à quinze membres. Parallèlement, les ministres délégués ne peuvent comporter que dix membres, à l'exception des ministres chargés de l'Énergie, Olga Givernet, et de l'Industrie, Marc Ferracci, qui peuvent s'appuyer sur deux membres supplémentaires. Les secrétaires d'État, enfin, doivent se restreindre et ne recruter que sept membres. Par le passé, cependant, ces bornes ont toujours fini par être relevées progressivement face aux crises. Les niveaux observés au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron - moins de 350 membres de cabinets, moins de 2500 membres au total en comptant les fonctions support - semblent être un lointain souvenir.