Gouvernement : Michel Barnier limite à son tour la taille des cabinets ministériels

Souvent répétée, jamais vraiment tenue : la promesse d’Emmanuel Macron de limiter la taille des cabinets ministériels fait son grand retour. Cette semaine, un décret publié au Journal officiel et signé par le nouveau premier ministre est venu imposer de nouvelles bornes au nombre de conseillers dont peuvent bénéficier les membres de son gouvernement. Un moyen, également, d’économiser quelques précieux deniers, après un relâchement lors des dernières semaines de Gabriel Attal à Matignon.

Dans le détail, le décret signé par Michel Barnier vient limiter la taille des cabinets ministériels à quinze membres. Parallèlement, les ministres délégués ne peuvent comporter que dix membres, à l’exception des ministres chargés de l’Énergie, Olga Givernet, et de l’Industrie, Marc Ferracci, qui peuvent s’appuyer sur deux membres supplémentaires. Les secrétaires d’État, enfin, doivent se restreindre et ne recruter que sept membres. «Nul ne peut être nommé membre d'un cabinet ministériel s'il ne jouit de ses droits civils et politiques», précise par ailleurs le texte publié au journal officiel.

Cette nouvelle modification, qui permettra aussi de baisser un peu les dépenses des cabinets, n’est que la dernière en date d’un dossier qui n’a cessé d’évoluer depuis 2017. À l’époque, Emmanuel Macron avait signé un décret, dès son arrivée au pouvoir, limitant la taille des cabinets à dix, huit et cinq membres, respectivement, pour les ministres, ministres délégués et secrétaires d’État. Ces chiffres avaient ensuite évolué en fonction de l’actualité. Lors de la pandémie de Covid-19, ainsi, Jean Castex avait lâché du lest, en faisant passer les bornes à quinze, treize et huit membres.

488 membres de cabinets au 1er août 2023

Plus récemment, le cabinet de la ministre chargée de superviser Paris 2024 avait pu «comporter huit membres supplémentaires», entre mi-janvier et fin septembre 2024. Et, mi-février, un mois après son arrivée à Matignon, Gabriel Attal avait fixé des règles différentes selon les ministres délégués et secrétaires d’État. Certains membres du gouvernement pouvaient ainsi s’appuyer sur des cabinets restreints de huit membres, comme ceux chargés des Anciens combattants ou du Numérique. À l’inverse, d’autres pouvaient grimper jusqu’à quinze membres, dont les équipes chargées de la Santé, ou celles de l’Énergie.

Michel Barnier restera-t-il sur la ligne définie par son décret ? Par le passé, les premiers ministres successifs d’Emmanuel Macron ont revu à la hausse, progressivement, les bornes. De 300 membres, au 1er août 2017, les cabinets sont passés à 354 à la même date en 2020, selon le «jaune» budgétaire consacré à cette thématique. Une évolution relativement limitée. Le nombre a ensuite bondi à 570, un an plus tard, début août 2021, avant de diminuer progressivement à 488, au 1er août 2023. Les prochains chiffres sont attendus dans les semaines à venir, mais le remaniement compliquera leur lecture.