EN DIRECT - Législatives: Macron pourrait accepter la démission du gouvernement ce mardi

Qu’est-ce que le «perchoir» ?

À la fois le garant de son fonctionnement interne, et son représentant le plus éminent à l'extérieur, l'élection du titulaire du perchoir se fait à bulletin secret dans l'hémicycle. Au premier et au second tour une majorité absolue des suffrages exprimés est nécessaire. Au troisième tour, une majorité relative suffit pour être élu. En cas d'égalité, c'est le candidat le plus âgé qui devient le quatrième personnage de l'État.

Élu pour la durée de la législature (en théorie cinq ans), le vainqueur préside les séances les plus sensibles, comme les questions au gouvernement, ou celles pour les textes particulièrement scrutés. Il partage la gestion des séances avec six vice-présidents. Il dispose également d'importants pouvoirs de nominations : un des membres du Conseil constitutionnel, deux personnalités au Conseil supérieur de la magistrature, ou encore des membres de certaines autorités administratives indépendantes.

Il est aussi le dernier filtre de constitutionnalité d'amendements déposés par les députés. Un pouvoir qui a eu des conséquences importantes sous la précédente législature : Yaël Braun-Pivet, candidate à sa réelection, s'était opposée à un amendement du député Liot Charles de Courson, autre candidat au perchoir, qui visait à débattre dans l'hémicycle de l'abrogation de la réforme des retraites. La présidente sortante avait estimé qu'il ne respectait pas l'article 40 qui empêche les députés d'alourdir les charges de l'État.

Charles de Courson, vétéran de l’Assemblée et candidat sérieux au «perchoir»

Au milieu de ce bras de fer, un autre candidat, du centre droit, espère tirer son épingle du jeu pour la présidence de l'Assemblée nationale : Charles de Courson, 72 ans, dont plus de 30 ans au Palais Bourbon à ferrailler sur des questions budgétaires.

Cet ex-représentant du groupe indépendant Liot s'était attiré les bonnes grâces de la gauche en combattant la réforme des retraites, jusqu'à porter une motion de censure qui avait failli faire tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne.

Le «perchoir» dans toutes les têtes

Le temps politique semble suspendu à l'élection à la présidence de l'Assemblée, pour laquelle les tractations vont bon train. Le camp présidentiel essaie de trouver une majorité alternative afin d'empêcher la coalition de gauche et d’extrême-gauche d'obtenir le perchoir. Le sujet était au menu de discussions autour d'Emmanuel Macron lundi à l'Elysée.

Yaël Braun-Pivet au Perchoir. François Bouchon / Le Figaro

«L'idée était de voir (...) comment envisager qu'une autre personnalité que celle proposée par le Nouveau Front populaire (NFP) préside l'Assemblée», confirme un participant. «Il y a des discussions avec LR (...) la logique voudrait qu'ils soutiennent une candidature comme celle de Yaël Braun-Pivet», la présidente macroniste sortante qui espère rester au perchoir.

A gauche, les discussions pour soumettre un candidat au poste de premier ministre ne cessent de se tendre et semblent dépendre elles aussi de l'élection à la présidence de l'Assemblée. Jean-Luc Mélenchon a haussé le ton lundi. «Nous exigeons une candidature unique du Nouveau Front populaire pour la présidence de l'Assemblée nationale et ne reprenons aucune discussion sur quoi que ce soit d'autre tant que ce n'est pas réglé», a écrit cacique d’extrême-gauche sur X.

Malgré sa démission, le gouvernement pourrait rester en poste

Le chef de l'État pourrait accepter la démission de Gabriel Attal, même si l'équipe actuelle continuerait à gérer «les affaires courantes», notamment pendant la période très sensible des Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août). Cette nouvelle configuration permettrait d'assurer «au nom de la continuité, le fonctionnement minimal de l'État», explique une note du secrétariat général du gouvernement (SGG) datée du 2 juillet.

La situation offrirait aussi aux ministres élus députés la possibilité de retrouver leur mandat parlementaire pour participer à l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale jeudi, puis vendredi et samedi à l'attribution des postes stratégiques du Palais Bourbon. Gabriel Attal serait ainsi à la fois Premier ministre démissionnaire et président du groupe Ensemble pour la République, nouveau nom de Renaissance, ce qui pose des questions de séparation des pouvoirs, relèvent des juristes.

Gabriel Attal et Emmanuel Macron. LUDOVIC MARIN / REUTERS

DÉCRYPTAGE - «Une semaine pleine d'incertitudes» : à l'Assemblée nationale, la répartition très stratégique des postes clés

Président, vice-présidents, questeurs, secrétaires… La répartition des postes qui organisent la vie de l'hémicycle a lieu cette semaine. Quels sont les enjeux pour les principales forces politiques ?

socialistes, écologistes et communistes ont proposé le nom de Laurence Tubiana à Matignon

Les socialistes, les écologistes et les communistes ont proposé à LFI le nom de Laurence Tubiana pour briguer Matignon, comme personnalité de la société civile, un choix déjà dénoncé par les Insoumis. Âgée de 73 ans, Laurence Tubiana est une diplomate et universitaire, cheville ouvrière de l'Accord de Paris de 2015 puis de la Convention citoyenne sur le climat. Son nom circule «depuis quelque temps» avec la «bienveillance des trois partis», indique une source, confirmant des informations de L'Opinion et Franceinfo.

Celle qui se définit comme «femme de gauche et écologiste» a parfois été citée lors des tractations des macronistes pour former de précédents gouvernements, sans jamais donner suite. Laurence Tubiana préside depuis 2017 la Fondation européenne pour le climat (ECF). Et elle fut notamment conseillère environnement de Lionel Jospin de 1997 à 2002.

Laurence Tubiana LUDOVIC MARIN / AFP

Elle a récemment cosigné une tribune dans Le Monde exhortant le Nouveau Front populaire à «sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d'un programme d'urgence républicaine et d'un gouvernement». «Le point de départ d'une telle négociation sera bien sûr, du côté du NFP, son programme, mais chacun et chacune d'entre nous sait, et admet par avance, que ce ne sera pas le point d'arrivée dans tous les domaines», disait ce texte.

Bonjour et bienvenu dans ce direct

Le premier Conseil des ministres post-législatives se réunit mardi et pourrait ouvrir la voie à une démission de Gabriel Attal, même si le premier ministre pourrait rester en place pour gérer «les affaires courantes». La gauche, elle, ne parvient pas à s'entendre pour proposer son candidat pour Matignon. Suivez avec nous cette journée qui s’annonce riche du côté du Palais-Bourbon.

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