Six hommes, soupçonnés d'avoir transformé une boucherie de Brest en cellule jihadiste, jugés à partir de lundi à Paris
Six hommes, dont un était âgé de 16 ans au moment des faits, doivent comparaître à partir de lundi 24 mars, et pour trois semaines, devant la cour d'assises des mineurs spéciale de Paris. Désormais âgés de 21 à 39 ans et jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, ils sont accusés d'avoir préparé des actions violentes inspirées de celles du groupe Etat islamique (EI) dans une boucherie halal de Brest (Finistère).
L'enquête a débuté en septembre 2019 autour de la situation de Mohamad D., un Palestinien né en 1985, à Homs, en Syrie. Arrivé en France fin 2015 comme réfugié, statut qu'il a depuis perdu, il se rendait régulièrement en 2019 dans la boucherie "Chez Wahid", à Brest.
Or, Wahid B. n'était pas un inconnu des services de police. Il avait été condamné cette année-là pour apologie du terrorisme pour avoir mimé un tir à l'arme automatique au passage d'une patrouille de police après les attentats du 13 novembre 2015. Son commerce était soupçonné d'accueillir des réunions "de la mouvance islamiste radicale" locale.
Plusieurs cibles envisagées pour des actions violentes
Fort de ces soupçons, le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait saisi la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), laquelle avait déclenché une surveillance la boucherie, en notant le nom des habitués. L'établissement avait été sonorisé en novembre 2019, permettant aux enquêteurs de déclencher une vague d'interpellations en janvier 2020 visant sept hommes dont Mohamad D. et Wahid B.
A l'issue de trois ans et demi d'instruction, six de ces sept hommes ont été renvoyés devant la cour d'assises, la septième personne bénéficiant d'un non-lieu. Selon l'accusation, les six hommes sont soupçonnés d'avoir envisagé plusieurs cibles pour des actions violentes : la base navale de Brest, les célébrations du Nouvel an chinois en France, une synagogue, des matches de foot...