Meurtre d’Élias : les deux suspects mis en examen et placés en détention provisoire
Les deux mineurs de 16 et 17 ans*, suspectés du meurtre du jeune Elias, poignardé après avoir refusé de donner son téléphone vendredi soir à Paris, ont été mis en examen lundi et placés en détention provisoire, a indiqué le parquet.
Les deux jeunes, qui avaient été interpellés rapidement après les faits, ont été mis en examen pour «extorsion avec violences ayant entraîné la mort sur Elias B., et violences volontaires sur mineur de quinze ans sans incapacité sur son ami», a précisé le parquet. En octobre, le parquet avait déjà demandé leur incarcération et les deux adolescents avaient pour interdiction d’entrer en contact l’un avec l’autre.
Elias B. sortait de son entraînement de football vendredi peu avant 20H au stade Jules-Noël, dans le sud du XIVe arrondissement, lorsque les deux mineurs lui ont réclamé son portable. En réponse à son refus, un violent coup de couteau lui a été porté à l’épaule, avaient relaté une source policière et le parquet.
Nombreuses réactions
Un ami, qui était avec lui, «a effectué les gestes de premiers secours et permis d’identifier les agresseurs», avait précisé le ministère public. Conduit à l’hôpital avec un pronostic vital engagé, la victime est décédée samedi midi. Les deux mineurs, résidant dans le XIVe arrondissement, ont été interpellés peu de temps après les faits et placés en garde à vue.
Selon le préfet de police, Laurent Nuñez, interrogé sur RTL lundi matin, «l’un a reconnu la tentative d’extorsion et le coup de couteau mortel». Le vol de portable «était le seul mobile» et il ne connaissait «probablement pas» la victime, a précisé le préfet.
Les deux garçons étaient connus de la justice, selon le parquet. L’un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion. Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux.
La mort d’Elias B. a suscité de nombreuses réactions. Le préfet Laurent Nuñez a déploré «une montée en gamme, une montée en puissance, de la violence chez les mineurs, qui devient insupportable». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait, lui, dénoncé un acte «de barbares». Son homologue à la Justice, Gérald Darmanin a réuni lundi l’ensemble des procureurs «afin de leur donner les instructions de politique pénale» en réponse aux récents «faits de violences inacceptables».
* La loi interdit de rendre publique l’identité ou l’image d’un mineur mis en cause dans une procédure pénale.