Guerre Hamas-Israël : Blinken au Moyen-Orient pour éviter une expansion du conflit

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'embarque ce jeudi soir 4 janvier pour une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l'espoir d'éviter une expansion de la guerre à Gaza après l'élimination au Liban de Saleh al-Arouri, le numéro deux du Hamas, et des explosions en Iran qui ont fait 95 morts. C’est la quatrième fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas que le secrétaire d’État se rend dans la région, avec une étape prévue sur le sol israélien.

Aucun pays n'a «intérêt à une escalade», a déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine critiquée dans la région pour son soutien sans faille à Israël depuis le début des frappes sur Gaza.

Israël a juré de «détruire» le Hamas après l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur son sol, qui a fait environ 1140 morts en Israël, notamment des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Des commandos avaient aussi pris en otage environ 250 personnes, dont plus de 100 avaient été libérés fin novembre.

Les raids aériens israéliens continuent sur la bande de Gaza

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a poursuivi dans la nuit de mercredi à jeudi ses raids aériens, notamment à Khan Younès (sud) et Deir al-Balah (centre), où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de morts.

«Le Hamas dispose toujours d'importantes capacités à Gaza», a déclaré à Washington le porte-parole du conseil de sécurité nationale, John Kirby. «Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques en Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes. Cela peut être fait, militairement. Son idéologie va-t-elle être éliminée? Non. Et le groupe est-il susceptible d'être annihilé? Probablement pas (...)», a-t-il ajouté.

22.313 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas

La guerre qui dure à Gaza depuis cette attaque a coûté la vie à 22.313 personnes, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, soit près de 1% de la population de ce territoire de 2,4 millions d'habitants, selon le dernier bilan du Hamas. Ce chiffre n'a pas pu être vérifié de manière indépendante.

Les Gazaouis sont en outre confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments alors que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes malgré une résolution de l'ONU.

L'armée israélienne en état d'alerte à sa frontière nord

En Israël, le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi a indiqué que ses troupes étaient en état d'alerte à la frontière avec le Liban (nord), théâtre quasi-quotidien d'échanges de tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

«Nous sommes à un niveau très élevé de préparation dans le Nord (...) Je crois que notre préparation est à son niveau maximal», a-t-il dit, en évoquant «des opportunités» pour «créer un changement significatif» dans la région.

Saleh al-Arouri inhumé ce jeudi à Beyrouth

Le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis «une réponse sévère» aux explosions. Et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde Israël contre une nouvelle escalade après la mort de Saleh al-Arouri, qui doit être inhumé jeudi dans le camp palestinien de Chatila, à Beyrouth.

«Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (...) mais si l'ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites, sans restrictions et sans frontières (...) Nous ne craignons pas la guerre», a déclaré Hassan Nasrallah dans un discours, mercredi.

Les États-Unis écartent l’idée d’une implication américaine ou israélienne dans les explosions en Iran

À Téhéran, des responsables ont accusé Israël d'être à l'origine de «l'assassinat» du haut responsable du Hamas et de «l'attentat» près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient dont l'Iran marquait le quatrième anniversaire de la mort.

Israël n'a pas commenté ces allégations. À Washington, un responsable a indiqué que la frappe contre Saleh al-Arouri était «israélienne» tandis que le département d'État a jugé «absurde» l'idée que les États-Unis ou Israël soient liés aux explosions en Iran.