Le président de la Corée du Sud destitué par le Parlement

Onze jours après sa tentative avortée d’imposer la loi martiale dans son pays, Yoon Suk Yeol est déchu de ses fonctions. Les députés sud-coréens ont voté samedi 14 décembre en faveur de la motion de destitution visant le désormais ex-président de la Corée du Sud. Celle-ci devant recueillir les deux tiers des voix pour pouvoir être adoptée (200 sur les 300 députés), l’opposition, constituée de 192 députés, est parvenue à rallier à sa cause 12 des 108 élus de la formation de Yoon Suk, le Parti du pouvoir au peuple (PPP).

À l’annonce du résultat, les quelque 200 000 manifestants massés près de l’Assemblée nationale ont exulté. « N’est-il pas extraordinaire que nous, le peuple, ayons réalisé ceci ensemble ? » a confié Choi Jung-ha, une manifestante de 52 ans, à l’AFP. Yoon Suk est désormais suspendu. La Cour constitutionnelle a 180 jours pour valider sa destitution. En attendant, c’est le Premier ministre Han Duck-soo qui assure l’intérim du pays.

« Violation claire de la Constitution »

« Yoon Suk Yeol est le cerveau de cette rébellion », a lancé Park Chan-dae, le chef de file des députés du Parti démocrate – principale force d’opposition – à la tribune, peu avant le vote. Il n’a pas hésité à le qualifier de « plus grand risque pour la République de Corée ». Selon lui, l’imposition de la loi martiale en date du 3 décembre « est une violation claire de la Constitution et une grave infraction à la loi ».

Samedi dernier, l’opposition avait intenté une première motion de destitution à l’encontre de Yoon Suk, en vain puisque la majorité des députés du PPP avaient déserté l’hémicycle dans le but d’empêcher le quorum d’être atteint, et donc la tenue du vote. En réaction à la décision du Parlement sud-coréen ce samedi, plusieurs milliers de partisans de l’ex-président se sont rassemblés au cœur de Séoul, drapeaux sud-coréens et américains en main. Partageant sa « frustration » à la télévision, l’intéressé a annoncé « se retirer pour un certain temps ».

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