Manifestations en Turquie : les autorités confirment l'arrestation d'un journaliste suédois pour "terrorisme", son employeur dénonce des accusations "absurdes"

Le journaliste suédois Joakim Medin, arrêté jeudi à Istanbul où il venait couvrir la vague de manifestations qui secoue la Turquie, est accusé de "terrorisme" et "d'insulte au président" Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé dimanche 30 mars les autorités du pays. Elles dénoncent en particulier sa participation à une manifestation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm en janvier 2023 lors de laquelle une marionnette figurant le chef de l'Etat turc aurait été moquée.

Le reporter a été arrêté à son arrivée à l'aéroport d'Istanbul et incarcéré le lendemain, précisent les autorités. "Ces accusations sont absurdes. Il est journaliste, rien de plus. Et exercer le journalisme ne devrait pas être un crime. Les faits ne sont pas une insulte", a déclaré Andreas Gustavsson, le rédacteur en chef du journal suédois qui l'emploie, Dagens ETC. "D'importants efforts sont déployés pour qu'il soit libéré et puisse rentrer chez lui et retrouver sa famille et ses collègues de Dagens ETC", a-t-il ajouté.

"Priorité absolue" du gouvernement suédois

"Ce mandat d'arrêt n'a rien à voir avec des activités journalistiques", a assuré le gouvernement alors qu'un reporter de la BBC a été expulsé et au moins une dizaine de journalistes turcs arrêtés pour avoir couvert la contestation qui secoue la Turquie depuis l'arrestation du maire d'Istanbul, le 19 mars. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliées occidentaux.

La libération du journaliste suédois "est une priorité absolue pour nous", a déclaré dimanche la ministre des Affaires étrangères suédoise. Maria Malmer Stenegard ajoute qu'elle se rendra dans les prochains jours à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan "pour faire part à [s]on collègue (turc) de l'extrême importance de cette affaire".