L'Europe face aux droits de douane, négociations pour l'Ukraine, meeting du RN... Le "8h30 franceinfo" de Benjamin Haddad

Benjamin Haddad, le ministre délégué chargé de l'Europe, était l'invité du "8h30 franceinfo" dimanche 6 avril 2025. Réponse européenne aux droits de douane américains, état des négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine, journée de mobilisations politiques... Il répondait aux questions de Bérengère Bonte et Benjamin Fontaine.

Droits de douane américains : "Il ne faut pas confondre précipitation et fermeté"

Alors que des critiques s'élèvent sur la réponse européenne qui se fait attendre face aux droits de douane décidés par le président américain, le ministre de l'Europe tempère : "On aura une réponse unie, une réponse ferme", martèle Benjamin Haddad. "Il ne faut pas confondre précipitation et fermeté", ajoute-t-il.

Concernant le calendrier, le ministre rappelle qu'un "premier paquet de réponses" sera déclenché "mi avril", concernant l'aluminium et l'acier déjà visés par de nouveaux tarifs douaniers qui coûteront 28 milliards d'euros pour le secteur. Benjamin Haddad assure qu'il y aura "une autre réaction", "dans les semaines qui suivront".

Guerre en Ukraine : "La Russie ne veut pas la paix"


"La Russie continue d'avoir des objectifs maximalistes", prévient Benjamin Haddad. Après de nouveaux bombardements russes sur Kiev dans la nuit de samedi à dimanche, le ministre déplore que "la Russie tourne le dos de façon sérieuse aux négociations" et qu'elle "ne veut pas la paix".

Au-delà de l'Ukraine, c'est l'Europe qui est menacée par la Russie, estime le ministre. "La Russie ne fait qu'augmenter son agressivité, ses menaces contre l'Europe", s'inquiète Benjamin Haddad. Il dénonce notamment des ingérences de la Russie dans les élections comme en Roumanie avec "100 000 faux comptes" sur le réseau social TikTok.

"La politique, ça ne peut pas être 'Faites ce que je dis et pas ce que je fais'"

Le ministre Benjamin Haddad accuse le Rassemblement national de faire de la "vieille politique" et de "ne pas parler des Français", à quelques heures d'un meeting de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation en première instance dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.


"Je veux bien qu'on ait des débats sur l'exécution provisoire ou sur l'inéligibilité, mais ce que je constate, c'est que Marine Le Pen a voté pour ces lois qu'elle a toujours mises dans son programme", souligne Benjamin Haddad rappelant la possibilité pour Marine Le Pen de faire appel "comme n'importe quel justiciable". "Mais à un moment, la politique, ça ne peut pas être tout le temps 'Faites ce que je dis et pas ce que je fais'," déplore-t-il. "On a un devoir d'exemplarité, on doit être irréprochable", rappelle le ministre.