Droits de douane américains : l'Union européenne "n'aura pas d'états d'âme pour défendre nos intérêts", assure le ministre de l'Europe Benjamin Haddad
L'Union européenne "n'aura pas d'états d'âme pour défendre nos intérêts", assure Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe sur franceinfo, dimanche 6 avril, pour riposter aux nouveaux droits de douane américains de 20% prévus pour les produits importés d'Europe. "On a des droits de douane complètement injustifiés, déconnectés de toute base factuelle réelle", observe-t-il dénonçant la méthode de calcul de l'administration américaine.
Alors que des critiques s'élèvent sur la réponse européenne qui se fait attendre, le ministre de l'Europe tempère : "Il ne faut pas confondre précipitation et fermeté". "On aura une réponse unie, une réponse ferme", martèle Benjamin Haddad, "parce que la meilleure façon de se faire entendre, c'est de montrer qu'on est capable d'assumer un rapport de force".
"L'Europe est sortie de sa naïveté commerciale"
Concernant le calendrier, le ministre rappelle qu'un "premier paquet de réponses" sera déclenché "mi avril", concernant l'aluminium et l'acier déjà visés par de nouveaux tarifs douaniers qui coûteront 28 milliards d'euros pour le secteur.
Pour le reste, Benjamin Haddad assure qu'il y aura "une autre réaction qui peut avoir plusieurs natures", "dans les semaines qui suivront". Parmi les pistes envisagées : taxer "un certain nombre de biens américains" ou bien les "services numériques" et la "propriété intellectuelle", s'il est avéré que les droits de douane américains sont utilisés comme "moyen de pression politique" grâce à l'instrument anti-coercitif européen.
"L'Europe aujourd'hui est sortie de sa naïveté commerciale", assure Benjamin Haddad. Il rappelle que l'objectif reste la "négociation" avec les Etats-Unis, mais pour cela "il faut créer les conditions d'un rapport de force".