Droits de douane américains : l'UE "a les outils" pour se "défendre", affirme la cheffe de la diplomatie européenne

L'Union européenne a "les outils" pour se défendre face aux droits de douane américains, en visant notamment les "services" que les Etats-Unis exportent aux Européens, a défendu dimanche 13 juillet Kaja Kallas. "L'UE a toujours cherché une solution négociée. Mais au besoin, elle a aussi les outils pour défendre ses intérêts", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne lors d'une interview à La Tribune Dimanche .

Donald Trump a annoncé samedi l'imposition de droits de douane de 30% dès le 1er août pour les produits de l'Union européenne et du Mexique importés aux Etats-Unis. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a critiqué cette décision tout en déclarant que l'UE était prête à "poursuivre le travail vers un accord" commercial avec Washington d'ici au 1er août. Elle a d'ailleurs annoncé, dimanche, que l'UE allait prolonger la suspension des contre-mesures tarifaires visant les Etats-Unis jusqu'en août, en pleine recherche d'un accord.

Des mesures "décisives" nécessaires, selon Berlin

Mais elle avait aussi rappelé que l'UE était prête à prendre "toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder [ses] intérêts, y compris l'adoption de contre-mesures proportionnées si cela s'avère nécessaire". "Dans le secteur des services, l'Europe est en position de force", a fait valoir Kaja Kallas. "Reste à savoir si nous sommes prêts à faire quelque chose", a-t-elle toutefois déclaré. "Nous devrions d'ailleurs disposer d'une sorte d'article 5 économique", a-t-elle estimé, en référence à l'article du Traité de l'OTAN qui impose à tous les membres de l'alliance de défendre un pays signataire lorsqu'il est attaqué. "Nous le répétons, la guerre commerciale est une guerre sans gagnant", a-t-elle martelé

Au même moment, le ministre des Finances allemand a défendu que des mesures "décisives" pour contrer les droits de douane américains seront nécessaires "pour protéger les emplois et les entreprises en Europe", si les négociations avec Washington n'aboutissent pas à un accord "juste". Lars Klingbeil a déclaré dans le journal Sueddeutsche Zeitung que les droits de douane ne feraient "que des perdants" et "menaceraient l'économie américaine au moins autant que les entreprises en Europe". "L'Europe reste déterminée et unie : nous voulons un accord équitable", a-t-il insisté.