Réforme des retraites, crise des hôpitaux, regrets de Marine Le Pen... Le “8h30 franceinfo" de Sophie Binet du lundi 13 janvier 2025

Sophie Binet, secrétaire Générale de la CGT était l’invitée du “8h30 franceinfo”, lundi 13 janvier 2025. Réforme des retraites, crise des hôpitaux, Marine Le Pen... Elle répondait aux questions de Jérôme Chapuis et de Salhia Brakhlia.

"Tout l'enjeu, c'est de trouver un chemin vers l'abrogation de la réforme des retraites", affirme Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, défend la position de la CGT, "pour les salariés, la priorité, c'est d'avoir un droit à la retraite à 62 ans dans l'immédiat, et la CGT porte le droit à la retraite à 60 ans parce qu'on voit bien les catastrophes que cette réforme fait d'ores et déjà". "Tout l'enjeu, c'est de trouver un chemin vers l'abrogation de la réforme des retraites", insiste la secrétaire générale de la CGT. Le patron du PS, Olivier Faure, a réclamé la suspension de la réforme lors de la déclaration de politique générale de François Bayrou, mardi. La patronne de la CGT prévient : "nous n'accepterons pas un discours d'enfumage, une suspension d'enfumage, sans mesures très claires et pour que la réforme soit effectivement bloquée, il faut que ça passe par la loi". Sophie Binet affirme que cela "doit passer par le blocage" de cette réforme "qui fait des ravages". Elle pointe notamment "l'explosion du chômage chez les seniors", particulièrement chez les plus de 62 ans, qui "a augmenté de 50% déjà depuis la mise en place de cette réforme". "Bloquer son application, doit passer par la loi", précise-t-elle. Sophie Binet plaide pour revenir à 62 ans, "dans un premier temps", afin d'arrêter "ce massacre en cours" et avant, elle l'espère, d'aller plus loin sur l'âge de départ à la retraite. Quant au financement de cette suspension, puis de cette abrogation de la réforme des retraites, Sophie Binet n'est pas inquiète. "Il faut prévoir le financement de ce blocage, c'est autour de 2 à 3 milliards d'euros, c'est tout à fait trouvable, même très facilement en soumettant à cotisations l'intéressement et la participation", deux dispositifs d'épargne salariale qui sont pour l'instant exonérés ou bénéficient d'avantages fiscaux. "C'est trois milliards d'euros et c'est assez neutre pour les entreprises", affirme-t-elle. 

 

"Le drame, c'est que les soignantes et les soignants n'en peuvent plus et qu'ils quittent l'hôpital public", s'alarme Sophie Binet

Face à l'épidémie de grippe, 87 hôpitaux ont déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés. Pour Sophie Binet "Ça montre le niveau de pression dans lequel sont nos hôpitaux". "Nos hôpitaux sont à l'os et ça fait des années que les soignants et les soignants le disent. Donc il faut que les mesures soient prises dans ce budget 2025", rapelle la secrétaire générale de la CGT. "Le drame, c'est que les soignantes et les soignants n'en peuvent plus et qu'ils quittent l'hôpital public. C'est le signal d'alarme le plus inquiétant qui est tiré aujourd'hui. On perd des soignantes et des soignants", précise-t-elle. "Aujourd'hui, il faut trouver le moyen d'augmenter considérablement le nombre de médecins et de soignantes et de soignants formés", rajoute Sophie Binet. "On sait que ce numerus clausus, c'est une catastrophe. On l'avait dénoncé à l'époque, dans les années 70, quand il a été mis en place." La secrétaire Générale de la CGT rappelle qu' "Emmanuel Macron nous a annoncé la fin du numerus clausus. Mais c'est une fin en trompe l'oeil puisqu'il y a encore un phénomène de sélection à peu près avec les mêmes volumes du numerus clausus."

"Il ne faut pas de coupes dans les services publics, il faut plus d'argent pour les hôpitaux et pour financer cela, il faut prendre l'argent là où il est, à savoir chez les actionnaires, les grandes entreprises et les plus riches", pour Sophie Binet.

Regrets de Marine Le Pen sur l'exclusion de son père du FN : "Ça confirme que le RN n'a pas changé de nature", tacle Sophie Binet de la CGT

"Ça confirme que le Rassemblement national n'a pas changé de nature et que Marine Le Pen est aussi raciste, antisémite, homophobe que ne l'était son père", tacle Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Après la mort de son père, Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen a expliqué, dans un entretien au JDD, qu'elle ne se "pardonnerait jamais" la décision d'exclure son père du Front national en 2015. "La vie politique, ce n'est pas une affaire de famille", rappelle la patronne de la CGT. Marine Le Pen "est une femme politique, Jean-Marie Le Pen est un homme politique qui a été condamné à de multiples reprises pour des propos racistes, antisémites et homophobes et elle nous dit qu'elle n'aurait pas dû l'exclure de son parti ?", interroge Sophie Binet. "CQFD, ça confirme la nature raciste homophobe et antisémite du parti de Marine Le Pen", enfonce-t-elle. 

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