Réforme des retraites : la CGT exige un référendum pour "sortir par le haut" et "rassembler le pays" après l’échec du "conclave"
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a appelé mardi 24 juin sur franceinfo le chef de l’État, Emmanuel Macron, "à prendre acte de l’échec des discussions et du conclave et à prendre la seule décision qui peut permettre de sortir par le haut et de rassembler le pays, à savoir organiser un référendum sur la réforme des retraites". Elle espère ainsi que "la démocratie puisse parler et que les Françaises et les Français puissent donner leur avis sur cette réforme qui les concerne toutes et tous".
Le Premier ministre François Bayrou a repris l’initiative mardi matin sur le dossier des retraites, convoquant les partenaires sociaux à la mi-journée à Matignon, après l’échec du conclave sur la réforme des retraites. Emmanuel Macron s’est exprimé en marge du sommet de l’Otan, invitant les partenaires sociaux à "être conscients de l’état du monde et de la nécessité pour notre pays d’aller de l’avant". Il les a "ardemment" encouragés à "aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution".
"Le président de la République ne manque pas d’air"
La réaction de la dirigeante cégétiste a été vive : "C’est honteux. Le président de la République ne manque pas d’air parce que c’est lui qui est responsable de ce blocage par son acharnement il y a 2 ans et demi à passer en force et à empêcher l’Assemblée nationale de voter. C’est lui qui est responsable aussi du blocage du pays, puisqu’il a dissous l’Assemblée nationale et qu’il a refusé de nommer un gouvernement issu des forces arrivées en tête".
Sophie Binet a insisté sur la nécessité d'"acter que le conclave est fini" et "qu’il n’y a pas d’accord. La base sur laquelle il faut repartir, c’est la nécessité d’abroger les 64 ans". Elle a accusé le Premier ministre d’avoir "fait échouer ces discussions en excluant les 64 ans des débats alors que c’était le sujet central".
Des "initiatives communes dans les prochains mois"
La secrétaire générale de la CGT a également pointé du doigt le rôle du patronat : "En quoi est-ce que le patronat avait intérêt à faire un accord avec les syndicats sachant que le Premier ministre lui disait déjà que s’il n’y avait pas d’accord, la réforme continuerait à s’appliquer ?". Elle a dénoncé une "volonté du patronat de ne jamais payer et d’imposer aux travailleurs et travailleuses de passer à la caisse ".
Enfin, Sophie Binet a annoncé que la CGT allait engager des discussions avec l’ensemble des organisations syndicales pour "travailler à des initiatives communes dans les prochains mois. Nous sommes très inquiets et nous ne nous laisserons pas faire", a-t-elle conclu.