À la réunion de la CELAC, les nations latino-américaines affichent un front uni pour défendre l’indépendance de la région et dénoncer l’impérialisme des États-Unis

Les ministres des Affaires étrangères de la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC) ont tenu une réunion extraordinaire, lundi 22 septembre, au siège new-yorkais des Nations Unies.

En marge de la 80e Assemblée générale de l’Onu et le jour même de l’ouverture de la semaine de haut niveau, l’organisation intergouvernementale qui réunit les 33 pays du continent (hors États-Unis et Canada) a réaffirmé, sous la présidence pro tempore de la Colombie, le caractère de la région en tant que « zone de paix ».

Les divisions persistent au sein de la Celac

Présidée par la ministre colombienne des Affaires étrangères Rosa Villavicencio, la réunion a rassemblé les ministres des Affaires étrangères et les représentants de tous les pays membres du mécanisme de dialogue intergouvernemental.

Ce qui peut être déjà considéré comme un succès pour les tenants du pan-latino-americanisme, tant les divisions sont fortes au niveau régional, notamment autour de la légitimité du président vénézuélien Nicolás Maduro (non reconnu par une dizaine de gouvernements parmi lesquels l’Argentine, l’Equateur, le Salvador ou encore le Pérou).

Selon le communiqué diffusé par le ministère colombien des Affaires étrangères, les membres de la Celac ont toutefois réaffirmé leur engagement à résoudre leurs différends de manière pacifique et confirmé leur intention d’agir dans le respect du « droit international et des principes de la Charte des Nations unies, y compris le respect de l’intégrité territoriale et de l’autodétermination des peuples ».

Une déclaration qui revêt une importance particulière dans le contexte actuel de « tensions régionales », qu’a rappelé la Chancellerie colombienne en citant les « déploiements militaires états-uniens dans la mer des Caraïbes, des attaques contre des civils et des menaces à la souveraineté de plusieurs pays ».

Le Venezuela appelle à la paix malgré les provocations américaines

Non content de menacer directement Caracas avec huit navires de guerre et des provocations au large des côtes vénézuéliennes, la porte-parole du gouvernement états-unien, Karoline Leavitt blanche était allée jusqu’à déclarer, il y a deux semaines et dans le cadre du soutien à l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro affiché par Washington, que le président Donald Trump « n’a pas peur d’utiliser la puissance économique et militaire des États-Unis pour protéger la liberté d’expression dans le monde entier ».

« Je remercie tous (mes homologues) qui se sont exprimés pour réaffirmer l’importance de la valeur qu’est la paix dans notre région » a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Venezuela Yván Gil, en invitant ses collègues à tout faire pour éviter un conflit dans le sous-continent « au-delà de toutes les différences que nous pouvons avoir ».

Aussi sous les menaces interventionnistes de la Maison blanche, le Mexique a réitéré par la voix de son ministre Juan Ramón de la Fuente l’importance du « respect de la souveraineté des États, de l’intégrité territoriale, du droit international et de la non-ingérence dans les affaires intérieures, conformément à la Charte des Nations unies ».

Quelques jours avant la réunion de la Celac, le Bureau de coordination du Mouvement des pays non alignés (qui regroupe 120 nations du monde entier) avait publié un communiqué critiquant sans le citer l’attitude hostile du président Donald Trump, pointant du doigt « le récent déploiement de forces militaires extrarégionales dans la région latino-américaine et des Caraïbes, y compris des forces dotées de capacités nucléaires ».

Présent lors de la dernière édition de la Fête de l’Humanité, Rafael Correa avait profité de son passage à l’Agora pour dénoncer l’hypocrisie des politiques de lutte contre la drogue mises en avant par les États-Unis. Selon l’ex-président de l’Équateur la doctrine nord-américaine interventionniste reposerait notamment sur une « propagande » relayant l’idée que « si vous êtes un leader de gauche, progressiste, en Amérique latine, alors vous êtes (forcément) lié au narcotrafic. »

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