Extrême droite : « la condamnation de Jair Bolsonaro est importante pour tout le continent »

Jamais auparavant, au Brésil, les auteurs de putsch contre l’ordre démocratique et institutionnel n’avaient été traduits en justice, pas même les dignitaires de la dictature militaire. La reconnaissance par la Cour suprême le 11 septembre dernier de la responsabilité majeure de Jair Bolsonaro dans une « organisation criminelle » formatant un coup d’État, est donc historique. Hier encore, la justice servait de cheval de Troie à l’extrême droite, lui permettant de démettre la présidente Dilma Rousseff de ses fonctions et de pousser Lula derrière les barreaux.

L’Humanité revient sur cet évènement avec une figure importante de la gauche brésilienne, Aldo Arantes, qui a récemment publié un ouvrage sur la montée de l’extrême droite dans son pays en revenant tout particulièrement sur la théorie gramscienne de la « guerre culturelle » menée pour établir une hégémonie idéologique.1

Membre du comité central du Parti communiste brésilien, coordinateur national de l’association nationale des avocats pour la démocratie, la justice et la citoyenneté, Aldo Arantes est né en 1938 et a été victime de persécution politique à l’époque de la dictature brésilienne, prisonnier politique, membre de l’assemblée constituante de 1988, député fédéral, entre autres fonctions publiques occupées au long des dernières décennies. Nous l’avons rencontré lors de la dernière édition de la Fête de l’Humanité. Entretien avec celui qui souligne que « pour Trump, il est fondamental que la gauche perde la présidentielle de 2026 au Brésil »....