Guerre en RDC : « Il n’y a pas de consensus entre ce que veut le Rwanda d’une part et le M23 de l’autre »

Après avoir pris Goma fin janvier, puis Bukavu le 16 février, le groupe armé M23 poursuit, avec son allié rwandais, son offensive dans l’est de la RDC. Coordinateur du livre Congo (RDC) : reproduction des prédations (Syllepse, septembre 2024) – dont les auteurs sont originaires du pays –, le sociologue François Polet analyse les ressorts et les dynamiques à l’œuvre dans le conflit qui ravage à nouveau la région.

Le M23, créé en 2012, a repris son offensive depuis le début de l’année. Qui est ce groupe et quels sont ses objectifs ?

Toute la complexité de la situation fait qu’il n’est pas simple de répondre à cette question. Le M23 est plusieurs choses à la fois : un groupe armé, un mouvement rebelle, dont la base est composée de Congolais rwandophones vivant dans le Nord-Kivu et dont les revendications sont diverses vis-à-vis des autorités provinciales et nationales. C’est aussi un mouvement fortement influencé, voire téléguidé, par les autorités rwandaises, qui l’utilisent pour affirmer leur domination sécuritaire, militaire et économique, notamment sur les ressources naturelles.

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