Après Goma, vers une nouvelle guerre du Congo

Au moins une centaine de morts, des « cadavres qui jonchent les rues », selon l’ONU, dont 17 membres de la mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), des milliers de blessés, des hôpitaux débordés : Goma, ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est tombée en trois jours, après une offensive massive, fulgurante et surprenante, du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par 3 000 à 4 000 soldats rwandais.

Comme attendu, les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont pas fait le poids. Un calme relatif est revenu sur Goma, où le siège du gouvernement provincial est aux mains du M23. Selon la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, qui s’exprimait devant le Conseil de sécurité de l’ONU ce 28 janvier, les combats ont entraîné le déplacement de plus de 500 000 personnes, qui s’ajoutent au million de déplacés déjà à Goma. « Le Rwanda a frappé ce Conseil en tuant des casques bleus de la Monusco. Jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il d’abuser de votre respect et de votre autorité ? » a-t-elle déclaré. La chute de Goma et la déstabilisation de toute la région des Grands Lacs étaient pourtant prévisibles : l’offensive avait débuté dès le mois de décembre, le M23 avait repris les armes en 2021, et ce nouvel épisode s’inscrit comme la suite logique des trente années de sales guerres menées en RDC.

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