RDC : malgré l’accord de paix, la guerre entre l’armée congolaise et le M23 reprend dans l’Est du pays

La signature, par le pouvoir congolais et la coalition politico-militaire AFC-M23, d’un accord de paix fin juin, puis d’une déclaration de principes le 19 juillet dernier à Doha, soulevait de nombreuses questions. Alors que les combats ont fait rage sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC), entre les forces armées locales (FARDC) et le M23, soutenu matériellement par le Rwanda, la faisabilité de ce projet de paix amenait son lot d’incertitudes. En premier lieu : la réelle application d’un tel accord au niveau local.

Les violents combats qui ont éclaté entre l’armée congolaise, des milices locales et le M23, dans l’est de la RDC, vendredi 8, puis qui se sont poursuivis durant le week-end du samedi 9 et dimanche 10 août, démontrent que la situation reste friable. Confirmée par des « sources sécuritaires et locales » auprès de l’Agence France-Presse (AFP), la résurgence de la guerre après quelques semaines d’accalmie a gagné en intensité aux environs de la localité de Mulamba, localité située à environ 80 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, la capitale provinciale, où la ligne de front est relativement stable depuis le mois de mars.

« Des bombes sont tirées dans tous les sens »

Le M23 a repoussé des miliciens et des militaires des forces armées congolaises présents dans la zone au terme d’affrontements à l’arme lourde et légère. Alors que des renforts ont été acheminés, dimanche, par l’armée congolaise et le M23 en direction de Mulamba, les combats se sont poursuivis lundi 11 août, toujours aux alentours de Mulamba.

« Les deux forces utilisent des armes lourdes » et « des bombes sont tirées dans tous les sens », s’est inquiété un habitant, sous couvert d’anonymat pour sa sécurité, joint par l’AFP au téléphone lundi. Les deux parties n’ont fourni aucun bilan des combats.

Le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a néanmoins accusé Kinshasa de mener des « manœuvres militaires offensives en vue d’un conflit à grande échelle », dans un communiqué publié lundi. Plus de 2 millions de civils ont fui les violences depuis janvier dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, selon un rapport du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), publié fin juillet.

L’histoire récente de la République démocratique du Congo est parsemée d’accords non tenus. Par exemple celui du 23 mars 2009, qui fut signé par la RDC et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). C’est précisément le non-respect de cet accord qui entraîna la fondation, le 6 mai 2012, du Mouvement du 23 mars (M23). Le groupe militaire s’est par la suite emparé, en 2021 avec le soutien du Rwanda, de vastes pans de territoires dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, puis des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février 2025.

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