Colère des agriculteurs : une "crise d’anticipation" mêlée à une "crise morale" selon Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture
Comment Stéphane Le Foll, ancien ministre (PS) de l’Agriculture et maire du Mans (Sarthe) réagit-il à l’incursion par les agriculteurs dans le marché de Rungis (Val-de-Marne) ? S’il dit être conscient qu’il "y a des moments où pour les agriculteurs, les choses deviennent tellement impossibles qu’ils manifestent leur colère", il évoque "une crise à deux niveaux". D’une part, une "crise d’anticipation" avec "un effet de ciseau entre la baisse potentielle des prix qui commence, et une loi Egalim qui laissait penser qu’on allait avoir systématiquement des hausses", puis une "crise morale", avec "beaucoup de culpabilisation chez les agriculteurs".
"Tout cela crée un mouvement complexe, difficile à traiter, d’autant que le gouvernement, il y a encore trois, quatre semaines, (…) voulait une baisse de l’inflation et donc une baisse des prix", conclut Stéphane Le Foll.
La question du maintien de l’ordre
79 interpellations ont été effectuées dans la journée. L’ancien ministre de l’Agriculture le rappelle, il n’est "pas là pour alimenter des manifestations qui peuvent dégénérer", et invite donc chacun à "rester avec le sens de la responsabilité". "On sait que Rungis, c’est ce qui approvisionne l’Île-de-France (…) en nourriture, donc les conséquences sont extrêmement lourdes", précise Stéphane Le Foll. Il appelle à se demander "jusqu’où on peut aller, et surtout où il ne faut pas aller".
Le maire du Mans souligne par ailleurs "la complexité extrêmement élevée du sujet". "Il n’y a pas un sujet sur lequel on peut agir, il faut agir sur tous les sujets en même temps, et surtout apporter des réponses qui mettront du temps à être effectives", analyse-t-il.