Est-ce vraiment un retour aux sources ? Le président de la République reçoit lundi à l’Élysée l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve pour discuter des conditions d’une nomination à Matignon. Mais surtout, Emmanuel Macron va aussi recevoir au palais son prédécesseur, François Hollande, ainsi que le prédécesseur de celui-ci, Nicolas Sarkozy. Ce dernier, qui a appelé la droite à «assumer la responsabilité de gouverner» dans un entretien dans nos colonnes ce vendredi, sera reçu en fin de matinée.
Le chef de l’État pourrait ainsi chercher le soutien de l’ancien président socialiste pour faire aboutir la solution Cazeneuve qui a été ministre de l'Intérieur de François Hollande au moment des attentats de novembre 2015, et premier ministre des derniers mois de son quinquennat.
Le président de la République est à la recherche d'un premier ministre qui puisse ne pas être l'objet d'une censure immédiate de la part des forces politiques à l'Assemblée nationale, 55 jours après les élections législatives qui ont donné une Assemblée sans majorité absolue.
La solution Cazeneuve
C'est pour ce motif qu'il a écarté la nomination de Lucie Castets, présentée par les formations du Nouveau Front populaire (LFI-PS-Ecologistes-PCF), alliance de gauche arrivée en tête des dernières législatives. François Hollande a qualifié de «faute institutionnelle» ce refus.
Selon lui, il s’agissait du seul «pari possible», comme il l’a expliqué dans un entretien au journal Le Point. «Sinon, quelle est la perspective ? Je ne crois pas à l'alliance avec le centre. Il n'existe pas et, quand il existe, c'est la droite, comme on a pu le voir pendant plus de sept ans avec Macron», a déclaré l’ancien président.
De centre-gauche, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS en 2022, opposé à l'alliance avec LFI au sein de la Nupes, est un profil moins clivant pour la macronie et la droite.