« Le prochain bateau est bientôt prêt à partir » : de retour à Paris, Rima Hassan et Reva Viard appellent à amplifier la lutte pour le peuple palestinien

Ils étaient retenus arbitrairement en Israël depuis lundi, après avoir été arrêtés avec les dix autres membres de la Flottille de la liberté dans les eaux internationales : de retour en France jeudi 12 juin en fin de journée, l’eurodéputée LFI Rima Hassan et le militant breton Reva Viard ont directement rejoint les centaines de manifestants rassemblés place de la République, à Paris. Leur arrivée sur la petite scène, installée à la hâte au pied du monument, a été célébrée avec soulagement.

« Le prochain bateau est bientôt prêt à partir, autant de bateaux que nécessaire pour briser ce blocus ! » a scandé Rima Hassan sous les applaudissements de la foule. Mais elle a surtout rappelé qu’elle n’est pas l’enjeu principal de cette manifestation – comme celles qui ont lieu quotidiennement sur la place depuis quelques jours – mais une voix de la cause palestinienne parmi tant d’autres, pour mettre fin au génocide à Gaza : « Lorsque j’étais enfermée, j’ai eu une grosse pensée pour les 10 000 Palestiniens prisonniers politiques détenus en Israël, une pensée aussi pour Georges Ibrahim Abdallah ». Le militant communiste libanais et défenseur acharné du peuple palestinien est incarcéré en France depuis plus de quarante ans. Une banderole de soutien a d’ailleurs été déployée à son nom autour de la statue de bronze.

« Les caméras sont sur nous mais c’est à Gaza qu’il faut qu’elles aillent »

Le sort de la Palestine et de son peuple importe plus que tout. Reva Viard, harassé par plusieurs jours d’enfermement dans les geôles israéliennes, a lui aussi partagé ce message crucial sur scène : « Les caméras sont sur nous mais c’est à Gaza et en Cisjordanie qu’il faut qu’elles aillent ». À ses côtés, le médecin marseillais Baptiste André, autre membre de l’équipage du Madleen, expulsé d’Israël mardi, de même que l’activiste suédoise Greta Thunberg et le journaliste d’Al Jazira, Omar Faiad. « Les avocates palestiniennes qui nous défendaient ont été molestées, bousculées. C’est à ces femmes palestiniennes qu’il faut rendre hommage », a-t-il exprimé.

Parmi les conseils des passagers du Madleen, Hadeel Abu Saleh, de l’organisation Adalah, a relaté à l’Humanité qu’à la prison pour femmes de Neve Tirzah, Rima Hassan « a été envoyée dans une cellule insalubre, sans fenêtre, avec des cafards, des mégots de cigarettes et des eaux usées sous le lit ». Les autres passagers de la flottille ont également déclaré avoir subi des traitements déshumanisants de la part des soldats israéliens. Pendant ce temps, en France, la propagande du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou continuait à être déroulée sur les plateaux télé.

Yanis Mhamdi, journaliste de Blast, toujours retenu par Tel-Aviv

Dans la foule, la chaleur se fait ressentir. Les drapeaux palestiniens, mais également de la France insoumise, du PCF, ou encore de l’Association France Palestine Solidarité flottent dans le ciel. Le rappeur Médine a répondu présent. Malgré le calvaire qu’ils ont subi depuis leur arrestation illégale lundi, les passagers de la flottille restent déterminés à briser le blocus inique qui sévit dans la bande de Gaza.

À l’heure où ces lignes étaient écrites, deux d’entre eux étaient encore retenus par Tel-Aviv, dont Yanis Mhamdi, notre confrère de Blast qui ne faisait que son métier, à savoir couvrir l’action. Taxé injustement de « militant » dans de nombreux médias, le journaliste va retrouver les siens, ce vendredi. « Sans journalisme, est-ce qu’on peut dire les faits, est-ce qu’on peut dire les génocides ? Pensées pour Yanis. Pensées pour les plus de 200 journalistes palestiniens tués et diffamés à Gaza », a conclu un représentant de Reporters sans Frontières. La mobilisation continue, avec plusieurs manifestations prévues le 13 juin à Paris et en Île-de-France, puis samedi 14 juin à l’appel d’une intersyndicale, de partis de gauche et d’associations.

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