Flotille pour Gaza : Israël expulse de force Greta Thunberg et trois de ses compagnons de lutte
Après l’abordage, l’intimidation. Plus de vingt-quatre heures après l’arrestation illégale des douze membres de l’équipage du Madleen – le navire humanitaire de la flottille de la liberté – dans les eaux internationales, huit d’entre eux sont toujours actuellement détenus en Israël ce mardi 10 juin. Détourné par l’armée israélienne, le navire a ensuite été acheminé vers le port d’Ashdod. Ses passagers ont alors été conduits puis retenus au sein de l’aéroport international Ben Gourion (Tel-Aviv). Une énième violation du droit international, en sus du crime de génocide à l’œuvre dans la bande de Gaza et de la colonisation en Cisjordanie occupée.
Pour l’heure, quatre passagers de la flottille ont d’ores et déjà été expulsés : la militante suédoise Greta Thunberg, le médecin Baptiste André et le journaliste Omar Faiad (Al-Jazeera) tous les deux français, ainsi que le bénévole espagnol Sergio Toribio, selon la diplomatie française et El Diario. Sur les six Français présents sur le Madleen, le ministre des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot a indiqué que quatre d’entre eux avaient refusé de « signer les papiers les expulsant du territoire israélien ».
Greta Thunberg dénonce un « kidnapping »
« Je n’ai rien signé, ce serait reconnaître que j’étais entré illégalement en Israël (…) nous avons été kidnappés dans les eaux internationales », a soutenu de son côté Greta Thunberg, à son arrivée à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, à Paris, en début d’après-midi. Cette signature serait pourtant la condition exigée par les autorités israéliennes en vue d’une libération, a défendu le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, sur son compte X.
Greta Thunberg a par ailleurs exprimé son « inquiétude » vis-à-vis des militants toujours retenus, dont elle n’a aucune nouvelle. Selon un communiqué de l’équipe de l’eurodéputée Rima Hassan (LFI), ces derniers ont pu échanger « brièvement » avec leur avocat. Ils ont été transférés vers le centre de détention de l’aéroport de Ben Gourion, à Tel-Aviv : « Ils avaient le choix entre le signer (le document attestant de leur prétendue culpabilité – NDLR) – et être immédiatement expulsés – ou refuser, et être déférés devant un juge israélien. »
« Nous allons continuer à faire tout ce que nous pouvons »
Peu après Greta Thunberg, Omar Faiad est arrivé au terminal, vers 16 h 30, attendu par ses collègues d’Al-Jazeera. Lui a signé le document israélien : « C’est peut-être pour cette raison que j’ai pu rentrer. » Le journaliste, qui a ensuite décrit l’arrestation à bord du Madleen, a évoqué les images des passagers vêtus de gilets de secours, diffusées par les autorités israéliennes sur les réseaux sociaux et partagées massivement par des partisans du premier ministre d’extrême droite Benyamin Netanyahou. « Ils nous prenaient en photo dès qu’ils nous donnaient à manger et à boire », argue-t-il. Était-ce une mise en scène ?
Si Israël s’est targué d’avoir respecté les droits et l’intégrité des douze passagers, Greta Thunberg estime qu’elle et le groupe ont « été traités de manière déshumanisante ». D’après le ministre de la Défense israélienne Israël Katz lui-même, les membres de l’équipage ont tous été contraints de visionner une vidéo des attaques du 7 octobre à leur arrivée à terre. Harassée, l’activiste suédoise ne baisse pas les bras pour autant : « Nous allons continuer à faire tout ce que nous pouvons car c’est la promesse que nous avons faite aux Palestiniens. »
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