Une fois de plus, les autorités israéliennes baignent dans la piraterie. D’aucuns se souviennent de l’assaut conduit contre des navires de la Flottille de la liberté en mai 2010, qui avait fait 10 morts et plus de 20 blessés parmi les militants propalestiniens. Cette fois-ci, le Madleen, navire humanitaire de la Flottille parti le 1er juin d’Italie, a été stoppé dans sa course vitale vers la bande de Gaza par un raid israélien dans la nuit de dimanche à lundi.
Le bateau sous pavillon britannique, avec à son bord douze passagers – dont l’activiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée française Rima Hassan (LFI) ou encore Yanis Mhamdi, journaliste de Blast qui couvrait la traversée – a été appréhendé dans les eaux internationales, au nord de l’Égypte, puis détourné direction le port d’Ashdod, d’après le tracker mis en ligne par la Flotille pour suivre sa progression.
Selon le Times of Israel, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a ordonné à l’armée de forcer les passagers détenus à Ashdod à visionner une vidéo des attaques du 7 octobre. « Israël n’a aucune autorité légale pour détenir des volontaires internationaux à bord du Madleen, a réagi Huwaida Arraf, avocate spécialisée dans les droits de l’homme et organisatrice de la flottille. Cette saisie constitue une violation flagrante du droit international et va à l’encontre des décisions contraignantes de la Cour internationale de justice qui exigent un accès humanitaire sans entrave à Gaza. » Selon l’organisation, l’aide humanitaire a été confisquée.
Appel à une mobilisation populaire internationale
Dénonçant l’arrestation de Yanis Mhamdi, Blast a exigé dans un communiqué qu’il soit immédiatement libéré et que le droit à l’information soit respecté. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a demandé, en fin de matinée, à ce que la France puisse « exercer sa protection consulaire » s’agissant des six ressortissants français présents à bord du bateau. Le président de la République Emmanuel Macron a lui aussi demandé le retour des ressortissants “dans les plus brefs délais”.
Côté insoumis, la députée européenne Manon Aubry a exhorté le Parlement européen et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à intervenir pour « la libération la plus rapide possible de l’équipage (…) faute de quoi ils auront aussi à rendre des comptes de leur complicité ». À gauche, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a estimé qu’en agissant ainsi, le gouvernement israélien « ajoute l’indignité à l’inhumanité ».
Même colère de la patronne des Écologistes Marine Tondelier. Elle appelle à une « mobilisation populaire internationale » afin de faire pression sur les États pour qu’ils réclament la protection et la libération des douze membres de la flottille. Une mobilisation de soutien aux membres de l’équipage est prévue ce lundi, à partir de 18 heures, place de la République, à Paris, et dans d’autres villes de France.
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