Deuxième jour de manifestation pour la flottille de la Liberté

« Hier, j’ai beaucoup pleuré. C’est dur de se dire qu’une aide humanitaire ne peut pas arriver à Gaza, c’est insultant et humiliant » sont les mots d’Amina, 22 ans, coordinatrice dans un centre social, présente place de la République mardi 10 juin au soir. La veille, l’équipage du Madleen, bateau de proue de la Flottille de la liberté pour Gaza, se fait capturer dans les eaux internationales par l’armée israélienne. À son bord, douze personnes sont arrêtées, dont l’eurodéputée Rima Hassan, encore détenue par l’armée israélienne pour avoir refusé de signer un document attestant qu’elle avait tenté d’entrer de manière illégale sur le sol israélien, selon La France Insoumise.

Quatre Français, dont Rima Hassan, attendent d’être jugés dans la prison israélienne de Givon, de sinistre réputation. Emmanuel Macron a demandé à la suite de leur arrestation leur retour « dans les plus brefs délais », selon une source élyséenne à TF1-LCI. « Hypocrite », pour Élodie, prof d’histoire d’une jeune trentaine d’années. « Il soutient l’État d’Israël avec tous les intérêts commerciaux qu’il entretient avec, il envoie la police sur tous les rassemblements pacifiques pour Gaza, donc c’est très très hypocrite de prendre la parole maintenant », accuse-t-elle entre deux « Free, free Palestine ».

Au-delà de la colère et de la déception, c’est surtout de la combativité que l’on perçoit sur le parvis de la place de la République. « Je pensais que par le biais de l’humanitaire et du pacifisme, la Flottille de la Liberté pourrait former l’embryon de quelque chose, une ouverture », témoigne Jérôme, 47 ans, ingénieur de recherche à l’hôpital. « Je me demandais s’ils oseraient l’arrêter, bien que je m’y attendais au vu des atrocités commises à Gaza. Maintenant c’est à nous de prendre le relais, collectivement ».

De la combativité et de l’admiration. « Pour moi, c’était très important de venir pour montrer un soutien à ces personnes [l’équipage du Madleen] qui sont extrêmement courageuses et une indignation face au manque d’action du gouvernement à Gaza », explique Noa, étudiante de 25 ans. « Des gens ont pris la mer et mis leur vie en jeu pour faire bouger les lignes », renchérit son amie Shams, 23 ans, étudiante elle aussi. « Ils ont pris un risque énorme, ce qui a créé un grand mouvement d’espoir et de mobilisation pour Gaza ».

À propos de mobilisation, Benjamine, travailleuse sociale de 46 ans, demande que des sanctions soient prises vis-à-vis de l’État hébreu. « Ce qui se passe est inadmissible, il faut arrêter de leur vendre des armes, de cautionner ce combat qui n’a plus aucun sens ».

Le 20 mai dernier, l’Union Européenne a entamé la révision de ses accords commerciaux avec Israël au nom de la violation de l’article 2 de ces mêmes accords qui engage les deux parties au respect des droits humains et des principes démocratiques. La France, quant à elle, continue selon plusieurs enquêtes de livrer un « flux ininterrompu » d’armes à l’État hébreu.

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