Réchauffement climatique : Turquie, Grèce, Espagne, Allemagne… L’Europe ravagée par plusieurs incendies

Si la vague de chaleur se termine en France, les conséquences des canicules qui ont touché plusieurs pays européens sont loin d’être derrière nous. Le réchauffement climatique va entraîner la hausse du nombre de feux de forêt et de leur intensité, mettait en garde une récente étude de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) en 2024.

L’île du Minotaure ravagé par les flammes

Un incendie déclenché dans des broussailles et attisé par des vents violents, a entraîné des évacuations d’habitants et de touristes dans le sud-est de l’île grecque de Crète, ont annoncé jeudi 3 juillet les autorités locales. « En ce moment, il y a trois fronts actifs. En raison des vents forts, le feu a progressé assez rapidement à plusieurs endroits », a expliqué le vice-préfet de Lasithi Yannis Androulakis.

Environ 270 pompiers, 10 hélicoptères et des drones luttent contre les flammes, a précisé Vassilios Vathrakoyannis, porte-parole des pompiers lors d’un point de presse. La lutte contre le feu est rendue particulièrement difficile par le terrain accidenté composé de nombreux ravins sur une terre aride dans cette partie de la plus grande île de Grèce.

Pour rappel, 45 000 hectares avaient déjà brûlé en Grèce en 2024, et 175 000 en 2023. Si le pays a pour l’instant été épargné par la vague de canicule qui frappe une partie de l’Europe, en particulier l’Espagne, le Portugal et la France, le mois de juillet est chaque année « le plus chaud de l’été et le risque d’incendie est toujours très fort », a souligné Vassilios Vathrakoyannis.

Deux morts en Espagne

En Espagne justement, qui a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré selon l’agence météorologique du pays, avec une température moyenne de 23,6 °C et un pic à 46 °C, deux personnes sont mortes dans la nuit de mardi 1er et mercredi 2 juillet dans un feu de forêt. L’incendie a ravagé plus de 1 800 hectares de terrain dans la province catalane de Lérida, à 160 km à l’ouest de Barcelone.

Selon des médias espagnols, les deux victimes sont le propriétaire d’une exploitation agricole âgé de 32 ans, et l’un de ses employés. Ils auraient été piégés par les flammes après avoir tenté de quitter en voiture la zone touchée par les flammes. D’après les autorités catalanes, environ 14 000 personnes avaient été appelées à se confiner mardi 1er juillet en raison de cet incendie meurtrier, qui s’est ajouté à un deuxième, ayant démarré presque simultanément dans la même province de Lérida.

Plusieurs foyers en Turquie

Des incendies font également rage dans la province touristique turque d’Izmir, poussés par des vents changeants, à plus de 85 km/h, qui compliquent le travail des pompiers, selon les responsables locaux. Par ailleurs un nouveau foyer s’est déclaré près de la ville d’Antalya (sud) menaçant la populaire station balnéaire de Lara et ses très nombreux hôtels, mais il est en passe d’être maîtrisé selon les autorités locales.

Au moins cinq districts ont dû être évacués mais un octogénaire malade a été retrouvé mort dans sa maison du district d’Ödemiz faute d’avoir été secouru, selon les médias locaux. Une dizaine d’avions et une trentaine d’hélicoptères ont été mobilisés ainsi que 1 100 camions de pompiers, a assuré le gouverneur.

Des centaines de foyers se sont déclarées depuis vendredi soir en Turquie sous l’effet de la chaleur et de la sécheresse, attisés par le vent. « Faute de précipitations, le sol est sec. Les flammes dues au vent propagent beaucoup plus de chaleur et commencent à se propager dans les zones forestières » explique à l’AFP Ismail Küçük, secrétaire général de la Chambre des météorologues.

200 pompiers luttent contre les flammes en Allemagne

Plus de 200 pompiers luttent contre les flammes en Allemagne. L’incendie, partie d’un ancien terrain d’entraînement militaire dans le Land de Saxe, dans le sud-est du pays, a maintenant atteint le land voisin de Brandebourg, qui entoure Berlin. Le sinistre est considéré comme un danger majeur, ont déclaré les autorités. Au moins 600 hectares sont désormais touchés par les flammes.

« En collaboration avec la police du Land de Saxe, l’utilisation d’hélicoptères de lutte contre les incendies est actuellement à l’étude, compte tenu de la présence de munitions non explosées dans la zone de l’incendie », a déclaré le bureau du district mercredi 2 juillet en fin de soirée. La végétation sèche facilite la propagation rapide, ainsi que les vents légers. Les autorités surveillent une usine de biogaz située dans la région, qui doit être protégée des flammes.