C’est une mise en garde sérieuse de Bruxelles à la France. La Commission européenne suit, imperturbable, le calendrier de son « semestre européen » mais celui-ci est venu télescoper la campagne des législatives, laquelle n’était pas prévue au programme il y a dix jours. Si, officiellement, l’avertissement s’adresse au gouvernement de Gabriel Attal, il vise, en filigrane, les deux formations politiques données en tête des scrutins des 30 juin et 7 juillet prochains : le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire (NFP).
La Commission européenne a ouvert la voie, mercredi, au lancement d’une procédure pour déficit excessif. À ce stade, il ne s’agit que d’une proposition. Mais il ne fait guère de doute que les ministres des Finances de l’UE approuveront formellement les analyses de l’exécutif européen lors de leur réunion du 16 juillet. Les déficits publics français ont atteint 5,5 % du PIB à fin 2023, un niveau significativement plus élevé que les 3 % de PIB exigés…