Encore sonné par sa défaite surprise aux législatives, le RN entame un vaste droit d’inventaire

La dernière loi d’airain de Marine Le Pen n’a pas survécu à la nouvelle donne politique. En septembre 2022, l’ancienne candidate du Rassemblement national (RN) avait sacralisé une nouvelle théorie : le «crantage». Comme la roue crantée d’un mécanisme qui ne peut aller que dans un sens, tout ce que gagnait son parti et ses près de 90 députés était considéré comme une avancée irréversible, une progression que personne ne pourrait leur retirer. Cela allait de pair avec l’institutionnalisation du mouvement nationaliste à l’Assemblée nationale : ses présidences de groupes d’amitiés et de groupes d’études, mais surtout ses deux vice-présidences de la Chambre Basse. Las, samedi 20 juillet, Sébastien Chenu et Hélène Laporte les ont perdues. Le député du Nord, expert en réseautage, et sa discrète collègue du Lot-et-Garonne, ne pourront plus siéger au Perchoir et présider une séance en Hémicycle. Marine Le Pen et ses troupes ont reculé de quelques cases dans la conquête du pouvoir. 

Dans cette nouvelle législature, le groupe RN est isolé au Palais Bourbon, cerclé par un nouveau front républicain institutionnel, forme réinventée du «cordon sanitaire» qui l’a longtemps marginalisé. Mais peu importe, pour la triple candidate à la présidentielle, à la tête de ses 125 élus : elle pense que tout cela ne tiendra qu’une petite année. Qu’en juillet 2025, Emmanuel Macron devra annoncer une seconde dissolution et convoquer de nouvelles élections législatives anticipées.

Le RN «a alimenté le barrage républicain»

Le parti à la flamme sera-t-il prêt, cette fois-ci ? Certes le RN est habitué à se heurter à des plafonds de verre dans les urnes, mais la défaite surprise du second tour a malgré tout provoqué de vives secousses en interne…

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