Le temps d’une pause estivale, Lucie Castets a mis sa carrière entre parenthèses. Propulsée sur le devant de la scène politique, le 23 juillet, la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon a connu une chute aussi rapide, une fois son offre de service repoussée par Emmanuel Macron, presque un mois plus tard. Reste que la haute fonctionnaire n’a pas abandonné son idée d’incarner la coalition et a même réclamé durant l’été une enveloppe de plus de 50 000 euros par mois aux partis de gauche, selon les informations de l’hebdomadaire Marianne.
Alors que le suspense autour du nom du futur premier ministre devrait bientôt toucher à sa fin, plus d’un mois et demi après la démission de Gabriel Attal, les forces de gauche tentent jusqu’au bout d’imposer leur championne à Emmanuel Macron. En coulisses, nombreux semblent pourtant avoir acté le veto présidentiel. Il n’empêche, l’ex-directrice des Finances de la ville de Paris, qui a récemment démissionné de son poste, continue de croire en son nouveau destin. La semaine dernière encore, elle a ainsi «proposé» de repartir à «l'écoute de la population (…) afin de discuter, d'entendre, de reconstruire du lien».
Mais avec quels moyens poursuivre l’aventure ? Selon Marianne, fin juillet, le bras droit de l’ex-socialiste, Arnaud Bontemps, s’est adressé directement à la trésorière des Écologistes pour réclamer une enveloppe globale de 51 000 euros mensuels pour le fonctionnement de l'équipe Castets. Dans sa missive, le conseiller référendaire à la Cour des comptes précise que l'enveloppe globale n'inclut pas «la rémunération de Lucie» à prendre en compte début septembre.
Toujours selon l’hebdomadaire, le salaire alors envisagé pour la candidate déchue à Matignon était à l’époque de 9 000 euros par mois. Un budget de 60 000 euros validé par les quatre trésoriers du NFP, chaque parti devant contribuer à hauteur de son nombre de circonscriptions soit 42% LFI, 32% PS, 17% pour les écolos et 9% pour le PCF. Au-delà du salaire présumé de Lucie Castets, dont le montant flirte avec celui d’un ministre, le reste du budget devait permettre la rémunération de trois (voire quatre) collaborateurs. Mais également de louer un bureau parisien «autour de la Place de la République» ainsi que financer les déplacements de la haute fonctionnaire.
Ce mercredi, Lucie Castets a réagi à la polémique naissante précisant que «ni elle, ni son équipe» n'avaient «touché le moindre euro de la part du Nouveau Front populaire». «Une estimation budgétaire avait été proposée en juillet par le NFP, elle n'a jamais été mise en œuvre. Les centaines d'heures de préparation, de réunions et de déplacements ont été réalisées à titre bénévole», précise-t-elle sur X.