Guerre à Gaza : le chef d’état-major israélien démissionne, l’armée maintient son cap

Après l’entrée en vigueur dimanche de la première phase de la trêve à Gaza qui a permis la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens, le chef de l’armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi 21 janvier. « Reconnaissant ma responsabilité dans l’échec de l’armée le 7 octobre » 2023 dans le sud d’Israël, « je demande à mettre fin à mes fonctions », a écrit le général dans une lettre où il ajoute que « les objectifs de la guerre (n’avaient) pas tous été atteints », et que « l’armée continuera de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas » et pour « le retour de (tous les) otages ».

« Maintenant, il est temps qu’ils assument leurs responsabilités et démissionnent, le premier ministre et tout son gouvernement catastrophique », a réagi dans la foulée le chef de l’opposition sioniste Yaïr Lapid. Le même avait pourtant assuré de son soutien Benyamin Netanyahou après le départ de ministres d’extrême droite de l’exécutif suite à l’accord de cessez-le-feu. « Il n’a pas besoin d’eux (…), je lui ai offert un filet de sécurité politique en échange d’un accord sur (la libération des) otages », s’était alors vanté Yaïr Lapid, par ailleurs d’accord avec Netanyahou pour refouler les droits palestiniens.

Au moins 47 107 morts, en majorité des civils

Le premier ministre lui n’exclut pas de reprendre sa politique meurtrière à Gaza. « Il s’agit d’un cessez-le-feu provisoire » et « nous nous gardons le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis », a prévenu le premier ministre israélien à la veille de l’entrée en vigueur de la trêve, promettant qu’alors les attaques reprendraient « avec plus de force ». Après son investiture lundi, Donald Trump a, pour sa part, déclaré qu’il n’était « pas sûr » que la trêve tienne tandis qu’en le félicitant Netanyahou a répété vouloir « détruire les capacités militaires du Hamas et mettre un terme à son pouvoir politique à Gaza ».

Si le général Herzi Halevi évoque quelque « 20 000 agents du Hamas » tués pendant la guerre, de même que « la majorité » de sa direction, l’opération dévastatrice dans la bande de Gaza assiégée a fait au moins 47 107 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU (et sous-estimées de 40 % selon la revue The Lancet), et a provoqué un désastre humanitaire.

L’armée israélienne continue, par ailleurs, ses offensives en Cisjordanie. Sous couvert d’« éradiquer le terrorisme », selon les termes du premier ministre Benyamin Netanyahou, dix habitants ont été tués et 35 autres blessés dans des bombardements et attaques des forces spéciales dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine (nord). En lieu et place d’opération « antiterroriste », le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés dénonce des « attaques brutales menées par des milices de colons armés ».

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