Cessez-le-feu à Gaza : le Hamas libère trois otages sous les bombardements d’Israël

Elles sont trois. Trois Israéliennes détenues depuis le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas et finalement libérées ce dimanche 19 janvier. Il s’agit, selon le Forum des familles des otages, de l’Israélo-Britannique Emily Damari (28 ans) et de l’Israélo-Roumaine Doron Steinbrecher (31 ans), capturées au kibboutz Kfar Aza, ainsi que de Romi Gonen (24 ans), enlevée au festival de musique Nova.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 restent otages à Gaza, mais 34 seraient mortes selon l’armée israélienne. d’après les termes de l’accord conclu entre le Hamas et le gouvernement israélien, dans une première phase de six semaines, les hostilités devaient cesser et 33 Israéliens être rendus à leurs familles. Trois points d’accueil pour les récupérer ont été installés à la frontière d’Israël avec Gaza, selon un responsable militaire. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu’elles libéreraient dans ce délai quelque 1 900 Palestiniens, dont 90 devaient l’être dès dimanche 19 janvier.

100 morts à Gaza depuis l’annonce d’un accord de cessez-le-feu

Depuis le mercredi 15 janvier, date de l’annonce d’un accord, Israël n’a pas cessé de bombarder le territoire palestinien, faisant plus de 100 morts, alors que, selon un diplomate palestinien à Ramallah joint par l’Humanité, « il était tacitement compris que les hostilités s’arrêteraient ». Résultat, le Hamas a eu du mal à se déplacer et n’a pu fournir les noms des trois Israéliennes que tardivement, dimanche, en fin de matinée. Dans cet intervalle de près de trois heures, l’armée israélienne a encore frappé Gaza, tuant huit personnes.

Benyamin Netanyahou a de toute façon prévenu qu’il s’agissait pour lui d’un « cessez-le-feu provisoire » et s’est réservé « le droit de reprendre la guerre si besoin ». Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et deux autres membres de son parti d’extrême droite Otzma Yehudit ont annoncé quitter le gouvernement et la coalition du premier ministre en indiquant toutefois qu’ils ne chercheraient pas à faire tomber la majorité.

À Tel-Aviv, rassemblement de milliers de personnes pour fêter ces premières libérations

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, n’a pas (encore) franchi le pas mais a déclaré que, si Israël acceptait de mettre fin à la guerre avant d’avoir atteint ses objectifs à Gaza – qui incluent la destruction complète du Hamas –, lui et son parti, le Sionisme religieux, quitteraient également la coalition. Il a affirmé avoir reçu des engagements en ce sens. « Il n’y a pas d’autre moyen d’atteindre pleinement les objectifs de la guerre : la destruction du Hamas et le retour de tous nos otages », a-t-il déclaré sur sa page Facebook.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv pour fêter ces premières libérations. En Cisjordanie, l’armée israélienne avait interdit toute célébration pour le retour des prisonniers palestiniens. Dans la bande de Gaza, des milliers de réfugiés qui se trouvaient dans le sud, à Rafah et Khan Younès, ont pris le chemin du nord pour rejoindre leurs maisons ou plutôt ce qu’il en reste.

Dans le centre, à Deir el-Balah, des combattants cagoulés et armés du Hamas ont défilé. Dans quinze jours doivent débuter de nouvelles discussions pour la deuxième phase de l’accord. D’ici là, tout peut encore arriver.

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