Emmanuel Macron a rejoué, lundi 9 juin, la carte du « en même temps » pour éviter de se mouiller. Présent à Nice, dans le cadre de la Conférence des Nations unies (ONU) pour les océans, le président de la République a affirmé que son « souhait » était « qu’il n’y ait pas d’autre dissolution » de l’Assemblée nationale… sans toutefois l’exclure complètement.
« Mon habitude n’est pas de me priver d’un pouvoir constitutionnel, parce que si des formations politiques décidaient d’avoir une approche totalement irresponsable et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation où je dois utiliser la Constitution », a-t-il toutefois ajouté. S’il a « assumé » sa décision du 9 juin 2024, réalisée suite à la percée de l’extrême droite lors des élections européennes, le chef de l’État a reconnu à nouveau qu’elle n’avait pas été « comprise » par les Français et qu’elle n’avait pas « permis de clarifier les choses ».
« Ce serait un peu facile de reprocher au président le vote des Français »
Il continue néanmoins de fustiger les « reproches » d’« immobilisme » le visant. « C’est aux formations politiques » et au « gouvernement » de « faire avancer le pays », a-t-il ainsi maintenu lors d’une conférence de presse. L’article 12 de la Constitution lui donne la possibilité – après consultation du premier ministre et des présidents du Parlement – de prononcer une nouvelle dissolution un an après les élections législatives. Les dernières ayant eu lieu les 30 juin et 7 juillet 2024, Emmanuel Macron pourra donc y raccourcir dès ce 8 juillet 2025.
« Ce serait un peu facile de reprocher au président de la République le vote des Français et l’immobilisme des formations politiques, dont certaines ont expliqué que le président avait trop de pouvoir, a-t-il tenté de se dédouaner. Dans toutes les démocraties autour de nous, les formations politiques qui n’ont pas de majorité apprennent à travailler ensemble pour bâtir de l’action. C’est ça, ce qu’on doit faire. »
« Et moi, je vous rassure, je continue d’agir dans mes prérogatives et là où je suis, et vous le voyez aujourd’hui, je ne lâche aucun combat et je n’en lâcherai aucun », a insisté le président, en référence à la convention onusienne. Frustré par les décisions prises par le gouvernement dirigé par François Bayrou et le Parlement, Emmanuel Macron estime que « la solution pour le pays » n’était « en tout cas pas de détricoter les choses, ni de détricoter l’écologie, ni de détricoter l’économie ». Si aucune proposition concrète n’a cependant été annoncée par le locataire de l’Élysée, il en a profité pour vanter son bilan à la tête du pays depuis huit ans. Ou comment affirmer avoir réalisé son autocritique sans remettre en question une politique dévastatrice décriée de toutes parts.
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