Référendums, Bétharram, soirée sur TF1…Pourquoi Macron et Bayrou jouent gros cette semaine

Emmanuel Macron et François Bayrou sont dans le même bateau, mais ils ne tentent pas toujours de naviguer dans le même sens, quand bien il leur arrive de se mettre d’accord pour éviter un rocher. La semaine qui s’ouvre en témoigne à bien des égards.

Ce mardi 13 mai, le président de la République, lors d’une soirée spéciale sur TF1 baptisée « Les défis de la France », pourrait annoncer la tenue à venir d’un ou plusieurs référendums pour tenter de relancer son second quinquennat. Un rendez-vous qui intervient alors que François Bayrou plaide publiquement depuis début mai pour l’organisation d’un référendum sur les finances publiques sans recevoir l’aval de l’Elysée.  

Le premier ministre, qui sait qu’il ne survivrait pas à la présentation d’une nouvelle cure austéritaire devant l’Assemblée nationale, veut associer les Français à la question en les faisant voter sur le sujet après une campagne orientée contre « la dette qui écrase le pays ». Le projet pourrait cependant lui échapper : les citoyens, si un grand débat était organisé sur la question, pourraient très bien refuser une réduction de la dépense publique et exiger davantage de recettes… Surtout, en cas de désaveu, François Bayrou serait sans doute amené à démissionner fin septembre, date du scrutin pour le moment imaginée par Matignon. 

Tentative de diversion

Sauf qu’il lui faudrait d’ici-là survivre à un autre obstacle : l’affaire Bétharram. Le chef du gouvernement doit en effet être auditionné par la commission d’enquête parlementaire dédiée dès ce mercredi. Soit le lendemain de la soirée spéciale d’Emmanuel Macron, qui de ce point de vue peut apparaître comme une tentative de diversion…

Car les faits reprochés ne sont pas des moindres, puisque François Bayrou a visiblement menti devant la représentation nationale lorsqu’il affirmait il y a peu qu’il n’était pas au courant des violences physiques et sexuelles à l’œuvre contre des élèves de l’établissement scolaire catholique. Pareil mensonge, fut-un temps, tenait du sacrilège démocratique et soulevait les indignations de la presse et de l’opposition. 

La semaine politique qui s’ouvre a donc des chances d’être mouvementée. Comment Bayrou justifiera-t-il mercredi de mensonges qui le disqualifient en tant que premier ministre ? A-t-il autre chose à proposer au pays à part davantage d’austérité et quelques mesures dévitalisées concernant la proportionnelle aux législatives ?

Et Emmanuel Macron, au-delà de son agitation sur la guerre en Ukraine, sans qu’aucun débat citoyen associant l’ensemble du pays ne soit proposé, aura-t-il quelque chose de concret à présenter, après son fumeux projet de convention citoyenne sur les rythmes scolaires ? Et sur quel sujet, sachant que l’idée de référendum (sans cesse réclamée sur l’immigration par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau), divise jusque dans les rangs de la Macronie. 

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