« La vérité permet d’agir. » C’est sous le patronage de cet élément de langage au doux parfum orwellien que François Bayrou a déroulé sa feuille de route austéritaire, ce mardi 15 avril à Matignon.
Le premier ministre a réuni parlementaires et membres du gouvernement pour bûcher sur le budget 2026, pour lequel un effort de 40 à 50 milliards d’euros de réductions de dépenses est déjà annoncé. Le catéchisme ultralibéral de François Bayrou tient en trois constats : nous ne produisons pas assez, nous travaillons trop peu et nous dépensons trop.
Installer « l’idée que les salariés doivent faire des sacrifices »
« L’excès de dépense publique ne fait pas le bonheur des peuples. Les pays qui ont réduit leurs dépenses publiques sont souvent les plus heureux », a même osé le premier ministre, tout en faisant le constat que « nous manquons de moyens pour les services publics » et qu’il faut augmenter nos dépenses dans la défense.
« La politique de retour de la production doit devenir une obsession pour la nation tout entière », a-t-il ajouté. Avec quels investissements et quel argent ? Seule certitude : l’exécutif exclut une nouvelle fois toute hausse d’impôts et privilégie la piste d’un nouveau choc austéritaire contre les services publics et les collectivités locales.
Le Medef, du reste, refuse que les entreprises soient mises à contribution. À part ça, « rien n’est tabou », assure François Bayrou. Ni la lutte contre « la hausse des arrêts maladies », esquissée par la ministre des Comptes publics. Ni encore une nouvelle réforme des retraites, déjà évoquée, l’air de rien, par la ministre du Travail.
« C’est une opération de communication pour installer un climat anxiogène et infuser l’idée que les salariés doivent faire des sacrifices », a dénoncé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui invite l’exécutif à « lever le tabou des recettes et des impôts sur les plus aisés ».
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