Droits de douane : Sophie Binet exige du gouvernement que « les salariés, les citoyennes et les citoyens » soient conviés autour de la table des négociations

Le lendemain de la volte-face de Donald Trump sur ses annonces de surtaxe douanière, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet estime que bien que le retour en arrière du président américain soit « une bonne nouvelle », « la grande interrogation » sont « les négociations qui vont s’ouvrir ». Elle demande ainsi que les décisions prises soient associées avec les « premiers concernés ».

Sophie Binet rappelle, au micro de Télématin sur France 2, que Donald Trump agit ainsi « pour être en situation de force sur les négociations ». « On sait que l’impact des négociations est très important pour les salariés, les citoyennes et les citoyens donc il faut que tout le monde soit autour de la table », assure-t-elle. Elle exige ainsi de la « transparence » de la part du gouvernement.

« Nous n’accepterons jamais de reculs des droits des salariés et des droits des services publics »

Une référence au fait que les représentants des filières industrielles françaises se soient réunis, mardi 8 avril, à Bercy, dans le cadre d’une réunion du Conseil national de l’industrie, organisée autour du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, à laquelle aucun syndicat n’était convié. L’objectif était de trouver des solutions dans le contexte de la riposte européenne face à la hausse des droits de douane américains.

Sophie Binet déplore le fait que les organisations syndicales n’ont en aucun cas été consultées et associées. Elle rappelle la nécessité « de mettre en place une cellule de crise avec les organisations syndicales, patronales, et les instruments dont l’État dispose pour agir sur l’Économie ».

« Nous sommes très inquiets car le fait que le gouvernement passe son temps avec le patronat, nous laisse à penser qu’il pourrait y avoir une stratégie du choc » dénonce-t-elle. À savoir « imposer des reculs sur les droits sociaux et les services publics, explique-t-elle. Nous n’accepterons jamais de reculs des droits des salariés et des droits des services publics. »

Elle dénonce également des « effets d’opportunisme et des effets d’aubaine », en prenant l’exemple de l’entreprise Owens-Illinois, un verrier américain, qui a annoncé plus de 300 suppressions d’emplois en France. « Il n’y a aucun lien avec les décisions de Trump, mais il (le verrier) l’annonce maintenant, comme si c’était lié aux décisions de Trump », dénonce Sophie Binet.

« La situation est incertaine et inquiétante, on est suspendu à des décisions de Donald Trump qu’on ne maîtrise pas, déplore-t-elle. Il faut prendre la mesure de la gravité de la situation et avoir des mesures fortes de façon coordonnée au niveau français et européen, et donc il faut associer les organisations syndicales et travailler enfin sérieusement pour lutter contre ces licenciements. »

La veille, Donald Trump avait annoncé, mercredi 9 avril, repousser l’application des nouvelles barrières douanières qui devaient entrer en vigueur dès le lendemain pour une durée de 90 jours, suite à la chute des cours de Bourse à travers la planète. Un simple taux plancher général de 10 % sur les produits étrangers importés a finalement été décidé, excepté pour la Chine, pays pour lequel Donald Trump a annoncé que les droits de douane américains passeraient de 104 % à 125 %.

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