Avenir de la Nouvelle-Calédonie : le président du FLNKS, Christian Tein, "contre" l'accord de Bougival

Le président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), Christian Tein, a dit être personnellement "contre" l'accord de Bougival sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. "Individuellement, je suis contre cet accord, parce qu'il ne répond pas à nos attentes, (..) je pense qu'on est trop loin du chemin déjà parcouru", a-t-il dit, mardi 29 juillet, à l'AFP, en marge d'une conférence de presse organisée à Bastia (Corse) par le parti indépendantiste corse Nazione à laquelle il a participé.

Le 12 juillet dernier, le texte avait été signé par plusieurs leaders loyalistes et indépendantistes en région parisienne, à l'issue de dix jours de discussions à huis clos, notamment par la délégation du FLNKS qui, de retour en Nouvelle-Calédonie, a assuré n'avoir paraphé qu'un "projet d'accord". L'Union calédonienne (UC), l'une des principales composantes indépendantistes du FLNKS, dont Christian Tein est aussi l'un des cadres, avait critiqué, le 21 juillet, le texte de compromis, déplorant que les "fondamentaux du combat du peuple kanak n'y apparaissent pas".

"La pression exercée pendant les discussions a été terrible"

"La pression qui a été exercée sur les uns et les autres pendant cette période de discussions, elle a été terrible", a encore estimé Christian Tein, sous contrôle judiciaire après avoir été en détention provisoire un an dans le cadre de l'enquête sur les émeutes qui ont fait 14 morts et deux milliards d'euros de dégâts en Nouvelle-Calédonie en 2024. Il a défendu l'accord de Nouméa, signé en 1998, qui avait instauré une autonomie progressive pour la Nouvelle-Calédonie et qui constituait "un bond en avant", alors que celui de Bougival "est quasiment un retour en arrière (...) pour le peuple kanak", a-t-il déclaré.

Interrogé pour savoir si la proposition de l'accord de créer un "état calédonien" et "une nationalité calédonienne" était une avancée, il a répondu : "Pour moi, la démarche est biaisée d'emblée parce que l'Etat est toujours dedans, c'est une petite nation dans une grande nation et nous, on ne s'est pas battus, on ne s'est pas engagés dans la réflexion pour la construction de notre pays dans cette démarche-là." Un congrès du FLNKS pour arrêter une position finale de tous les mouvements indépendantistes sur l'accord de Bougival était prévu le 2 août, mais "pourrait être décalé" à "la semaine prochaine", a-t-il fait savoir.