EN DIRECT - Guerre en Ukraine : avant la rencontre Trump-Zelensky, les Européens se concertent sur le Donbass et le plan de paix
Après la rencontre entre Poutine et Trump, les Européens sur un fil entre «pression» et «dialogue»
À peine sorti d’«Air Force One» pour regagner la Maison-Blanche, Donald Trump a décroché son téléphone pour appeler Volodymyr Zelensky, bientôt rejoint par les principaux dirigeants européens et otaniens. Parmi eux, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Donald Trump avait été clair lors de sa conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine, quelques heures plus tôt à Anchorage en Alaska : «Maintenant ça dépend vraiment du président Zelensky pour y parvenir. Et je dirais également les pays européens, ils doivent s’impliquer un petit peu».
Une manière de ne pas imposer une paix forcée à Kiev et à ses alliés, mais aussi potentiellement de leur laisser la responsabilité d’un potentiel échec des négociations... Le communiqué publié par les Européens un peu avant midi ce samedi sous la plume commune de Macron (France), Meloni (Italie), Merz (Allemagne), Starmer (Royaume-Uni), Stubb (Finlande), Tusk (Pologne), Costa (Conseil européen), von der Leyen (Commission européenne), est dès lors un subtil équilibre entre fermeté vis-à-vis de Vladimir Poutine et ouverture à un certain dialogue dans l’espoir de mettre fin à la guerre sans trop céder aux Russes.
Donald Trump soutiendrait la proposition de Vladimir Poutine d’échanger le Donbass contre un gel d’une partie du front
Le sommet en Alaska, qui était censé être crucial pour l’Ukraine et l’Europe, a offert au président russe un retour spectaculaire sur la scène internationale sans déboucher ni sur une pause dans les hostilités, encore moins sur de nouvelles sanctions visant la Russie.
Le président américain soutient même une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l’est de l’Ukraine, a indiqué à l’AFP un responsable au courant d’échanges téléphoniques entre Donald Trump et des dirigeants européens.
Selon cette source anonyme, le président russe «demande dans les faits que l’Ukraine quitte le Donbass» et cède donc totalement ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk dans l’est de l’Ukraine. Il propose par ailleurs un gel du front dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud).
Quelques mois après avoir lancé son invasion de l’Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l’annexion de ces quatre régions ukrainiennes, même si ses troupes n’en contrôlent toujours aucune en totalité. Volodymyr Zelensky, qui a jusqu’ici rejeté toute concession territoriale, disant avoir les mains liées par la constitution ukrainienne, sera reçu lundi après-midi par Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Se disant «reconnaissant de l’invitation», le président ukrainien a toutefois prévenu samedi soir que le refus d’un cessez-le-feu par Moscou «compliqu(ait) la situation».
«Toute volonté de démilitariser l’Ukraine est inacceptable», alerte Benjamin Haddad
«La Russie est une menace durable pour l’Ukraine et pour l’Europe», martèle Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe dans une interview publiée dans la Tribune Dimanche ce 16 août. Le «Monsieur Europe» du gouvernement appuie sur la nécessité de parvenir à un accord assorti de «garanties de sécurité claires» pour «dissuader une agression future de la Russie».
Sur ce point, le ministre est très clair : il s’agit de parvenir à juguler «cette menace» que représente Moscou pour éviter qu’un accord de paix futur ne soit «qu’une parenthèse utilisée par la Russie pour se refaire et préparer une guerre prochaine». Pour ce faire, l’armée ukrainienne doit rester forte. Dans ces conditions, «toute volonté de démilitariser l’Ukraine est inacceptable», martèle Benjamin Haddad et Volodymyr Zelensky doit rester «au cœur de ces négociations».
À lire aussi «Toute volonté de démilitariser l’Ukraine est inacceptable», alerte Benjamin Haddad
Les garanties de sécurité accordées à Kiev au menu des discussions de la «Coalition des volontaires»
En amont de son déplacement à Washington, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz réuniront dimanche à 13 heures GMT (15 heures en France) en visioconférence la «coalition des volontaires» alliés de Kiev, qui regroupe la plupart des grands pays européens, l’UE, l’Otan, et des pays non-européens comme le Canada.
Les participants devraient aborder, selon des diplomates, la question des garanties de sécurité qui seraient accordées à Kiev dans le cadre d’un éventuel accord de paix.
Donald Trump a évoqué au profit de Kiev une garantie de sécurité similaire à celle de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance atlantique, considérée par Moscou comme une menace existentielle qui s’étend à ses frontières.
D’après la première ministre italienne, Giorgia Meloni, il s’agirait pour commencer de définir «une clause de sécurité collective qui permettrait à l’Ukraine d’obtenir le soutien de tous ses partenaires, y compris des États-Unis, prêts à agir dans le cas où elle serait à nouveau attaquée».
Bonjour et bienvenue
Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct consacré à la guerre en Ukraine, après le sommet en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Volodymyr Zelensky se rend ce lundi à Washington pour une nouvelle rencontre avec le président américain.
Les dirigeants européens ont prévu de se réunir en visioconférence ce dimanche à 15 heures, pour se concerter sur l’évolution du dossier ukrainien.
Retrouvez tous les articles consacrés à la guerre en Ukraine sur lefigaro.fr.