Présidentielle en Bolivie : la gauche évincée, deux candidats de droite au second tour
Le bilan du premier tour de l’élection présidentielle de Bolivie, dimanche 17 août, est accablant. Les deux candidats de gauche Andronico Rodriguez, président du Sénat, et Eduardo del Castillo, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir depuis près de vingt ans, ne participeront pas au second tour de l’élection présidentielle.
Le sénateur Rodrigo Paz, fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora (1998-1993), a créé la surprise en arrivant en tête avec 32,1 % des voix, selon un décompte rapide du Tribunal suprême électoral (TSE). L’ancien président Jorge « Tuto » Quiroga (2001-2002) le suit de près avec 26,8 %, selon le même décompte. Les deux hommes s’affronteront lors d’un second tour le 19 octobre. Parmi les huit candidats en lice, le millionnaire de centre droit Samuel Doria Medina, qui se présentait pour la quatrième fois à la présidence, faisait figure de favori. Mais avec 19,8 % des voix, il arrive en troisième position.
Le président sortant Luis Arce a renoncé à tenter de briguer un second mandat
Ces résultats actent le plus lourd échec pour la gauche depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales (2006-2019). L’ancien chef d’État espérait briguer un quatrième mandat présidentiel. Mais la justice, en les limitant à deux, l’a écarté de la course. L’ancien syndicaliste des planteurs de coca est visé par un mandat d’arrêt dans une affaire de traite de mineure qu’il conteste.
Le président sortant de gauche Luis Arce au pouvoir depuis 2020, avait de son côté renoncé à tenter de briguer un second mandat. La grave crise économique – sur fond de pénuries et de manifestations – a marqué son mandat et réduit pratiquement à néant ses chances de se faire réélire. Sans compter que Luis Arce ne pouvait plus compter sur le soutien d’Evo Morales.
Rodrigo Paz (32,1 %) est le fils de l’ancien président social-démocrate Jaime Paz Zamora (1989-1993). Économiste de 57 ans, et sénateur de Tarija, un département du sud de la Bolivie, il a été député, et maire de la capitale de cette région frontalière avec l’Argentine. De son côté, Jorge Quiroga (26,8 %) est un ingénieur de 65 ans qui a travaillé pour la multinationale américaine IBM. Surnommé « Tuto », un nom qu’il a fait officialiser, il représente le parti Libre. Il a également été le vice-président de l’ancien dictateur Hugo Banzer, revenu au pouvoir par les urnes à la fin des années 1990, et à qui il a succédé après sa démission.
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