Donald Trump veut une déduction d’impôt sur les prêts automobile pour les voitures fabriquées aux États-Unis

Cette mesure avait déjà été évoquée par Donald Trump au début du mois, lors de son discours de politique générale face au Congrès. Saul LOEB / AFP

Après avoir annoncé cette semaine des droits de douane sur les véhicules importés aux États-Unis, le dirigeant républicain veut inciter les consommateurs à acheter américain, via un allègement fiscal.

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«America first». Après avoir annoncé cette semaine l’imposition de droits de douane de 25% sur tous les véhicules importés aux États-Unis, Donald Trump poursuit sa promotion du «made in America». Vendredi, depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche, le président américain a fait part de sa volonté de proposer aux Américains une déduction fiscale sur les prêts automobiles, mais uniquement dans le cas de voitures fabriquées aux États-Unis.

«Si vous achetez une voiture aux États-Unis qui est fabriquée aux États-Unis, [...] si vous empruntez de l’argent, vous avez des paiements d’intérêts. Nous allons vous permettre de déduire le paiement des intérêts pour l’impôt sur le revenu», a annoncé le locataire de la Maison Blanche, affirmant que cela n’avait «jamais été fait dans ce pays auparavant».

Cette mesure avait déjà été évoquée par Donald Trump au début du mois, lors de son discours de politique générale face au Congrès. «Je veux aussi que les intérêts sur les prêts automobiles soient déductibles des impôts, mais seulement si la voiture est fabriquée en Amérique», avait-il avancé, au milieu d’annonces d’autres allègements d’impôts, sur les pourboires, sur les heures supplémentaires ou encore sur les prestations de sécurité sociale.

Une mesure pour les plus riches ?

Cette déduction fiscale sur les prêts auto, celui qui n’était alors que candidat à la présidentielle l’avait aussi mentionnée durant sa campagne en octobre dernier. Celui-ci comparant alors cette idée à la déduction des intérêts hypothécaires, qui permet aux États-Unis à certains propriétaires de réduire leur revenu imposable en amortissant une partie de leurs paiements d’intérêts hypothécaires chaque année. Selon Donald Trump, cette déduction est censée profiter aux ménages de la classe moyenne. Dans les faits, des experts interrogés par la presse américaine estiment qu’elle pourrait bénéficier uniquement aux Américains les plus riches.

Les foyers les plus modestes optant eux pour la déduction standard forfaitaire - et non détaillée - sur leur déclaration de revenus. Par ailleurs, il n’est pas certain que cette réduction d’impôts compense la hausse des prix des voitures, y compris des marques américaines. Car seule une petite part de ces dernières sont en réalité fabriquées à 100% à partir de composants américains. Et c’est sans compter le problème du coût d’une telle mesure pour les finances publiques américaines.

«Selon nous, ces premiers droits de douane (s’ils sont maintenus sous leur forme actuelle) seraient semblables à un ouragan pour les constructeurs automobiles étrangers (et de nombreux constructeurs américains) et entraîneraient en fin de compte une hausse du prix moyen des voitures de 5000 à 10.000 dollars», estiment les analystes de Wedbush. Donald Trump, lui, a lancé samedi sur NBC News qu’il se «fich[ait] complètement» de l’augmentation possible aux États-Unis du prix des voitures à la suite de l’imposition de droits de douane sur les véhicules et certaines pièces importés. Après l’interview, un assistant du président américain a contacté la chaîne pour préciser que Donald Trump faisait spécifiquement référence aux prix des voitures étrangères.