En Allemagne, Die Linke poursuit sa percée avant les législatives et devient le premier parti chez les jeunes
L’initiative a lieu comme un exercice de formation civique, avant chaque élection du Bundestag. Quelque 170 000 jeunes de moins de 18 ans sont invités à participer au scrutin comme s’ils étaient déjà en droit de voter. Énorme surprise, alors que les Verts emportaient la mise lors des derniers scrutins, Die Linke arrive largement en tête, cette fois-ci, chez les plus jeunes.
Avec 20,8 % des voix, elle devance le SPD (17,9 %), la CDU/CSU (15,7 %) et l’AfD (15,5 %). Même si ce scrutin n’est évidemment en rien représentatif, il témoigne d’une tendance bien réelle. Laquelle corrobore le rebond de Die Linke en cette fin de campagne des législatives du 23 février, alors que le parti était menacé, il y a quelques semaines, de perdre toute représentation au sein du Bundestag.
Des jeunes révoltés par la rupture du cordon sanitaire
Il faut rester bien entendu prudent avec ce type de test et les sondages. Il n’empêche que la dynamique est perceptible. La ligne affirmée par le parti pour la défense de la justice sociale et de la paix y est pour beaucoup. Mais c’est sans doute la mobilisation contre la rupture du cordon sanitaire à l’égard de l’extrême droite qui a eu le plus d’écho, en particulier parmi les jeunes Allemands.
Notamment grâce à l’intervention remplie d’émotion et de la plus intransigeante détermination d’Heidi Reichinek, jeune députée, tête de liste et candidate à la chancellerie de Die Linke. Devant le Bundestag, elle s’opposait, dans les derniers jours de janvier, à la rupture de la règle du barrage démocratique anti-AfD par Friedrich Merz, le chef de file de la CDU/CSU. De quoi secouer les esprits et galvaniser un certain courage citoyen. Merz avait recherché délibérément le soutien de l’AfD pour faire passer une motion en faveur de la fermeture des frontières, puis une loi contre le regroupement familial.
Heidi Reichinek a suscité l’approbation bien au-delà de Die Linke. Car nombre d’observateurs politiques ont relevé le contraste, si saisissant, avec « la gêne pitoyable » de députés du SPD ou des Verts, soucieux de dénoncer le glissement de Merz tout en ménageant, en même temps, un probable futur chancelier dont ils brûlent de devenir partenaires de gouvernement.
Sahra Wagenknecht et son Alliance (BSW), qui n’ont pas hésité à mêler leurs voix à celles des droites et de l’extrême droite, se sont attiré de cinglantes condamnations, jusqu’à celles de militants et d’un élu de BSW au Parlement européen, qui ont annoncé leur démission. C’est donc désormais l’alliance BSW qui ne semble plus assurée de franchir le seuil sélectif des 5 %.
Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.
Je veux en savoir plus !