Tour de France femmes 2025 : Demi Vollering, la grande favorite

Que vous soyez collé au poste pour voir 183 allumés à la poursuite de Tadej Pogacar ou que vous digériez mal l’élimination des footballeuses tricolores du championnat d’Europe, pas le temps de se remettre de ses excitations, de ses émotions, de ses déceptions : c’est reparti pour un Tour.

Pour sa quatrième édition, la Grand Boucle version féminine se présente en forme d’immense diagonale, un trait quasi rectiligne de 1 168 kilomètres entre la Bretagne et les Alpes, en passant par Poitiers, Clermont et Chambéry. Les 154 coureuses, réparties en 22 formations de sept cyclistes, ont rendez-vous dès samedi matin dans la préfecture du Morbihan pour s’affronter sur l’asphalte neuf étapes durant (contre huit en août 2024).

Au programme : deux étapes en plaine, deux en moyenne montagne, deux en haute montagne, trois accidentées et un final prévu le dimanche 3 août en altitude sur les hauteurs de Châtel, dernier village du val d’Abondance, ce qui donne d’ailleurs plutôt envie de déguster du fromage que de grimper sur un vélo. Chacune son truc.

Pour les coureuses, des avancées mais encore du chemin

Mais d’ailleurs, pourquoi le peloton compte trente coureuses de moins que celui des hommes ? Pourquoi parcourent-elles « seulement » neuf étapes et pas une vingtaine ?

Le cyclisme au féminin est encore en pleine structuration et si des pas de géant ont été réalisés ces dernières années au plus haut niveau avec la mise en place d’une convention collective pour respecter le droit du travail, des salaires minimaux et évolutifs, le secteur semi-professionnel et amateur peine à suivre le rythme, d’autant qu’en parallèle, le nombre de licenciées à la Fédération française de cyclisme plafonne autour des 10 %.

Alors, il a notamment été décidé que les arrivées seraient plus tardives afin de faire gagner en visibilité les coureuses auprès du grand public et dans les 190 pays retransmettant la compétition.

Une riche idée que l’on a très envie de lier avec la trépidante finale de la dernière édition au sommet de l’Alpe-d’Huez, encore dans toutes les têtes des passionnés. Les larmes de joie de Kasia Niewiadoma (Canyon-Sram), sacrée pour quatre petites secondes, tranchaient avec les larmes de dépit de la reine Demi Vollering, alors chez SD-Worx.

La Néerlandaise, tenante du titre, avait chuté quelques jours auparavant et perdait de précieuses minutes au classement général, cédant le maillot jaune à la polonaise. Un retard qu’elle n’était donc jamais parvenue à combler…

Un épilogue rageant pour celle qui fait toutefois office de grande favorite en 2025. La semaine dernière, sur ses réseaux, Demi Vollering saluait d’ailleurs la décision du peloton masculin d’attendre Tadej Pogacar après une chute, évitant ainsi de lui « prendre » du temps au chrono.

Preuve que l’amertume est toujours bien accrochée aux tripes de celle qui brille sur les courses à étapes depuis le début de la saison et, franchement, comme la cycliste de 28 ans a rejoint l’automne dernier l’unique formation française au niveau World Tour, à savoir la FDJ-Suez, les plus chauvins trépignent d’impatience qu’elle concrétise sa revanche le 3 août (ou avant !).

D’autant que Demi Vollering pourra compter sur un groupe très complet avec de solides partenaires, et particulièrement les Françaises Évita Muzic et Juliette Labous, fidèles du top 10 du Tour.

Les ambitieuses derrière la favorite

Derrière Demi Vollering, les prétendantes s’accumulent. Du côté de Visma-Lease a Bike, c’est autour de Pauline Ferrand-Prévot, sacrée sur Paris-Roubaix et en VTT aux jeux Olympiques 2024, que la formation a choisi de miser avec l’objectif pour « PFP » de remporter la compétition d’ici à trois ans.

La Rémoise comptera sur l’inépuisable Marianne Vos, 38 ans, pour atteindre les sommets. Elisa Longo Borghini (Team UAE-ADQ), qui a remporté le Giro devant Marlen Reusser (Movistar), pourrait également tirer son épingle du jeu tout comme la Belge Lotte Kopecky (SD Worx), qui a conservé son titre de championne du monde en septembre dernier.

Puck Pieterse (Fenix-Deceuninck), désignée meilleure jeune en 2024 pour sa première Grand Boucle, aura envie de poursuivre sur sa lancée tandis que la Bretonne Cédrine Kerbaol (6e l’année dernière) voudra briller sur ses terres. Elles auront 17 240 mètres de dénivelé positif pour se jauger, se faire douter et finalement se départager.