Vente de billets, couverture télé… Avec l’Euro 2025, le foot féminin prêt à briser le plafond de verre médiatique ?

« Gravissons les sommets de l’émotion ». Slogan de l’Euro 2025, l’invitation a semble-t-il été entendue. Avant même son coup d’envoi, la 14e édition du championnat d’Europe féminin de football en Suisse s’annonce déjà comme une réussite. Plus de 600 000 billets ont en effet été vendus, un record, alors que la compétition débute, ce mercredi 2 juillet, avec le match Islande-Finlande à Thoune (18 heures) suivi de Suisse-Norvège (21 heures) à Bâle.

Organisé dans huit stades à travers la Confédération, l’Euro présente une jauge globale de 700 000 places qui pourrait bien être atteinte d’ici la finale le 27 juillet au parc Saint-Jacques de Bâle. « L’un de nos principaux objectifs était de vendre tous les billets pour l’événement. Je me souviens comment les gens ont ri lorsque nous avons fixé cet objectif, mais il est en train de devenir réalité », se réjouit Nadine Kessler, responsable du foot féminin à l’UEFA.

Plus de 600 000 billets déjà vendus

Édition après édition, les records de fréquentation s’accumulent. Après les 247 041 billets vendus aux Pays-Bas en 2017, l’Angleterre avait placé la barre très haut en 2022 avec un total de 574 875 billets achetés. L’engouement ne s’est pas tari alors que la Suisse ne possède pas de grands stades et que celui de Bâle est la plus grande enceinte (38 512 places). « Nous avons fixé cet objectif parce que, pour nous, c’est le signe le plus important de la croissance et du développement, souligne Nadine Kessler. Déjà 22 matchs (sur 31) sont à guichets fermés (…) et ce, sans match d’ouverture à Old Trafford (Manchester) ni finale à Wembley (Londres). »

Parmi les 600 000 billets vendus, 35 % ont été achetés à l’étranger. « Il y a déjà 61 000 supporters qui viennent d’Allemagne, 41 000 d’Angleterre, 16 000 de France, 15 000 des Pays-Bas et 5 000 des États-Unis », précise l’ancienne joueuse internationale allemande. L’impact économique pour la Suisse est évalué à 184 millions d’euros et pourrait même atteindre les 197 millions selon l’UEFA.

Couverture médiatique élargie

La couverture médiatique s’est élargie aussi avec près d’une vingtaine de chaînes européennes qui couvrent l’épreuve. En France, le groupe TF1 a acquis les droits télé pour environ 20 millions d’euros et a conclu un accord de sous-licence avec France Télévisions pour 12 matchs, dont le dernier de la phase de groupe face aux Pays-Bas.

Le groupe TF1 retransmettra l’intégralité des 18 autres rencontres sur ses chaînes TF1, TMC, TFX, mais aussi sur TF1 +, sa plateforme de streaming. L’UEFA estime les revenus médias à 72 millions d’euros contre 37,5 millions en 2022, soit une hausse de 92 %. « L’Euro 2025 symbolise une réussite collective : celle d’un écosystème qui, en moins de dix ans, a transformé l’élan en impact, et la visibilité en stratégie », souligne Aurélie Dyèvre, directrice Générale de Sporsora, association interprofessionnelle du sport qui publie chaque début d’année le baromètre du sport féminin.

Le budget de la compétition a aussi considérablement augmenté, passant de 63,3 millions en 2022 à 128 millions d’euros cette année. Lors de la 9e édition en 2005, il était de 3,5 millions. Cette année, l’UEFA distribuera 41 millions d’euros, une dotation qui a plus que doublé par rapport au précédent Euro, mais encore nettement inférieure à ce qu’a reversé l’instance au championnat d’Europe masculin 2024 (240 millions d’euros).

Côté sportif, parmi les 16 équipes qualifiées, l’Allemagne et la France se présentent comme outsiders tandis que l’Espagne et l’Angleterre sont les grandes favorites. Championne du monde en 2023, la Roja vise son premier titre, mais les Lionesses veulent conserver leur couronne européenne.

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